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Planifier au mieux sa reconversion

L’association Gate To Future veut aider les sportifs professionnels à bien gérer leur «après-carrière»

Conférence de presse de Gate to Future, comment préparer son après-carrière? Christian Charrière, Estelle Leyrolles, Marco Gamba et Gérald Robin Photo Lib / Charly Rappo, Fribourg, 02.05.2019Charly Rappo

 François Rossier

François Rossier

7 mai 2019 à 21:51

Futur » «Quand on est sportif, la question de la reconversion est toujours dans un coin de la tête. On y pense moins à 20 ans qu’à 30, mais elle revient régulièrement dans la discussion», avoue Julien Sprunger, capitaine de Fribourg-Gottéron, qui, à 33 ans, se sait «plus proche de la fin que du début» de sa carrière. Passer des strass et paillettes au quotidien de Monsieur et Madame tout-le-monde n’a rien d’évident. «A la fin de leur carrière, les sportifs sont souvent désorientés, voire démunis. Ils manquent de repères et se posent beaucoup de questions», a pu constater Gérald Robin dans sa profession de coach mental.

Avec le docteur Marc-Antoine Gamba, médecin de Fribourg-Gottéron, il a décidé de venir en aide à ces sportifs. Rejoints dans l’aventure par Estelle Leyrolles, doyenne de l’Ecole des métiers, et Stéphane Vuichard, actif dans le monde des assurances, les deux hommes ont réfléchi durant plus d’une année à un projet qui s’est concrétisé par la création d’une association Gate To Future dont les statuts ont été signés en fin de semaine dernière.

Avec dix ambassadeurs

Pour appuyer son action «qui se base sur le bénévolat», le quatuor peut compter sur le soutien de dix ambassadeurs en provenance de cinq sports différents. Marc Abplanalp, Sandy Jeannin, Laurent Meunier, Beni Plüss, Julien Sprunger (hockey sur glace), Thierry Bally, Lionel Martin (football), Nancy Fora (basketball), Christian Charrière (cyclisme) et Ellen Sprunger (athlétisme) ont partagé leur expérience pour permettre aux initiateurs du projet de cerner les besoins des sportifs. «Notre association vit grâce à ses ambassadeurs», insiste Gérald Robin, qui compte sur les dix sportifs pour promouvoir Gate To Future.

« A la fin de leur carrière, les sportifs sont souvent désorientés »

Gérald Robin

«Si certains peuvent planifier leur fin de carrière, d’autres la subissent», rappelle l’ancien footballeur Lionel Martin, en évoquant sa propre expérience. «On croit toujours que les coups durs n’arrivent qu’aux autres, mais moi, alors que j’étais aux portes de la ligue A avec Bellinzone, je me suis retrouvé sans contrat en moins de 24 heures… Il m’a fallu plus de deux ans pour retomber sur mes pattes.»

Après avoir, dans un premier temps, ciblé les sportifs de 28 ans et plus, Gérald Robin et ses partenaires ont décidé d’élargir leur offre aux sportifs de tous âges. «Nous avons d’abord pensé à un athlète qui arrive au bout de sa carrière, mais finalement nous nous sommes dit qu’un jeune qui suit toute une filière de formation et qui ne trouve finalement pas de place en élite avait autant besoin de soutien qu’un autre», précise Gérald Robin.

Un suivi longitudinal

Etant donné que la réflexion est, comme le rappelle Julien Sprunger, «très personnelle», Gate To Future n’imposera pas de modèle prédéfini. «Nous sommes à l’écoute des sportifs. Nous agissons selon leurs attentes et leurs demandes», poursuit le coach mental. Après le premier entretien, le sportif sera aiguillé vers l’un des sept domaines de compétences répertoriés par l’association: des finances au médical en passant par le juridique, le coaching, la famille, la formation, le stage, ou encore la prévoyance et l’assurance. «Nous voulons offrir un suivi longitudinal et confidentiel au sportif», explique Estelle Leyrolles. Pour cela, l’association compte sur les relations de ses membres. «A nous quatre, nous possédons un sacré réseau», lâche Marc-Antoine Gamba pour bien montrer le sérieux de la démarche.

Si le bénévolat a été mis en avant lors de la conférence de presse de présentation, les concepteurs ont joué cartes sur table pour évoquer le financement de leur association. «Gate To Future a besoin d’un minimum d’argent. Nous aimerions ainsi créer un fonds afin d’aider les sportifs qui ont peu de moyens», dévoile le médecin fribourgeois. Outre l’apport de dons, les initiants comptent sur les futurs prestataires. «Nous ne voulons pas en faire un business, insiste Gérald Robin. Nous travaillerons uniquement avec des personnes ou des entreprises qui partagent notre philosophie et qui sont prêtes à ristourner les 20% de leurs prestations à l’association.»

Ancien capitaine de l’équipe de Suisse, Sandy Jeannin, qui a passablement souffert à la fin de sa carrière, ne peut que conseiller aux sportifs de ne pas tarder à préparer leur reconversion. «Dans le sport de haut niveau, tout est planifié. Les joueurs ont la tête dans le guidon et ne pensent pas trop à la suite. Dans l’idéal, il faudrait pourtant prendre quelques heures chaque semaine pour mieux anticiper son «après-carrière.» Un conseil, rien de plus. «Nous sommes là pour transmettre notre expérience, mais nous ne pouvons pas faire les démarches à la place des sportifs», conclut Lionel Martin.

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