Skater hockey. Pierrick Morel, MVP de la «Nati» et nouveau capitaine de Givisiez

Skater hockey » Trois languettes de toile qu’il colle sur son maillot, une à la verticale, deux à l’horizontale. Le «C» sur la poitrine n’est que la lettre qui vient confirmer ce que tout le monde voit: Pierrick Morel incarne l’avenir du SHC Givisiez, dont la saison 2023 débute vendredi face à Rossemaison. A 23 ans, le Sarinois a été choisi par Julien Christinaz pour succéder comme capitaine à Kellian Schornoz. «Kellian n’a pas mal fait son job l’année passée, au contraire, tient à préciser son coach. Mais je préfère ne pas le surcharger avec cette tâche pendant les matches sachant qu’il ne pourra pas participer aux entraînements à cause de son travail. Pour le remplacer, j’ai tout de suite pensé à Pierrick. Et je ne me suis visiblement pas trompé! Quand j’ai fait mon choix, je ne savais pas qu’il serait élu MVP.»

«Quand j’ai fait mon choix, je ne savais pas qu’il serait élu MVP»
Julien Christinaz 

Le week-end passé à Lugano, en marge de la supercoupe qu’ont disputée Malcantone et Sayaluca, Pierrick Morel a reçu le trophée de most valuable player de l’équipe nationale, autrement dit de joueur le plus utile de la sélection. Rien que ça! Une distinction qui vient récompenser les performances convaincantes du jeune défenseur à la Coupe d’Europe de Duisbourg, d’où la Suisse était rentrée avec du bronze autour du cou au mois de novembre. «J’y suis allé en vivant un rêve, celui de représenter mon pays pour la première fois chez les élites. Quant au prix, je ne m’y attendais pas forcément. Il y avait quand même des internationaux blindés d’expérience…»

Des commotions fatales

Néophyte à ce niveau, le N°2 de Chandolan traîne néanmoins un bagage de hockeyeur bien rempli. Gottéron, Kloten, Morges, Lausanne: autant de mouvements juniors que l’ancien coéquipier de David Aebischer, Axel Simic ou Nathan Vouardoux a fréquentés durant ses années sur glace. Jusqu’à une fin brutale, comme pour tant d’autres aspirants au professionnalisme, en 2019.

«Cela m’a pris deux à trois mois d’entraînement intensif dans un centre à Lausanne pour me soigner»
Pierrick Morel

«Ma troisième commotion aura été celle de trop. Cela m’a pris deux à trois mois d’entraînement intensif dans un centre à Lausanne pour me soigner», souffle l’habitant de Corpataux, qui l’assure: les maux de tête sont derrière, comme une carrière dont il a définitivement fait le deuil. De ce passé cabossé, Pierrick Morel a décidé de faire son futur. Il s’est lancé dans un bachelor en sciences du sport avec l’idée d’approfondir «le domaine passionnant» du cerveau et tout ce qui a trait au système neuronal. A quelque chose malheur de commotion est bon.

Plutôt que de glisser sur les traces de son papa, Christophe, lequel avait goûté à la ligue A (8 matches avec Gottéron) et la ligue B (à Ajoie et Lausanne) à la fin du siècle passé, Pierrick Morel a roulé sur celles de son grand frère, Loïc. Les deux défenseurs font la paire à Givisiez depuis 2021. Enfin presque… «Ils m’ont demandé de jouer ensemble, mais l’essai effectué ne m’a pas vraiment convaincu. Question de complémentarité… Peut-être qu’ils me donneront tort cette saison déjà», sourit Julien Christinaz.

Le costume d’outsider

En attendant de gagner le droit de patiner aux côtés de son frangin, le MVP de la «Nati» forme un «duo du tonnerre» avec Alex Baeriswyl, ancien capitaine et figure incontournable du vestiaire; LA personne idéale pour aider la relève à grandir et à s’affirmer.