Norah Demierre rêve des Jeux

Gymnastique rythmique » Dans l’univers scintillant de la gymnastique rythmique, où les mouvements des sportives tracent des arabesques dans la salle Amarante d’Estavayer-le-Lac – c’était dimanche à l’occasion des championnats romands organisés par le groupe GR Saint-Aubin –, une étoile filante captive l’attention de tous. Norah Demierre, jeune Vaudoise de 16 ans, côtoie depuis quelques années les sommets européens de son sport.

La passion de Norah Demierre est née d’un drôle de rêve: «Avant, je faisais du judo. A l’âge de huit ans, je n’aimais plus trop cela. J’ai cherché un nouveau sport. Une nuit, ma mère a fait un rêve où je faisais de la gymnastique rythmique. Je ne connaissais pas du tout. Mais c’est comme ça que j’ai commencé», raconte l’adolescente. Du tatami du judo au tapis de la gymnastique, il n’y a parfois qu’un rêve. Quelques entraînements et années plus tard, la collégienne au Gymnase Auguste Piccard de Lausanne incarne une génération de talents.

Un 26e rang historique

Elle raconte: «J’ai rapidement intégré le centre régional de performance Vaud. C’était un grand changement, avec des infrastructures différentes, un aménagement de sport-études. Les attentes sont plus exigeantes. En club, l’objectif maximum est d’accéder au championnat de Suisse. Avec un centre de performance, il s’agit d’obtenir des médailles au championnat de Suisse et d’accéder à l’international». La nuance a toute son importance.

L’histoire de cette gymnaste prometteuse ne s’arrête pas là. Après avoir remporté deux fois le championnat de Suisse au concours général, obtenu deux médailles de bronze en cerceau aux championnats européens junior à Budapest et au Luxembourg, deux médailles d’or en Bulgarie et au Luxembourg aux massues, Norah Demierre s’est classée ce printemps 26e pour sa première participation à un championnat d’Europe en seniors. Il s’agit simplement de la meilleure performance d’une Suissesse en GR depuis 40 ans.

«J’ai vécu de superbes expériences. Mon championnat à Bakou s’est bien passé, je voulais faire quatre passages où je pouvais être fière de moi. Le petit plus, c’est qu’on m’a remarquée au niveau international. Cette 26e place pour ma première année senior, c’était un bel exploit», savoure-t-elle. Seules les 24 premières gymnastes pouvaient prétendre aux finales… De quoi en faire un futur objectif? «Mon rêve ultime, ce sont les Jeux olympiques de Los Angeles. A plus court terme, c’est le championnat de Suisse (en cette fin de semaine, ndlr). Si je fais de bons résultats, je peux prétendre à la Coupe du monde en Roumanie et peut-être même au championnat du monde à Valence. Nous sommes trois à un très bon niveau. La meilleure ira au championnat du monde», souffle Norah Demierre.

Un contexte différent

D’une salle de championnat d’Europe à celle d’Estavayer-le-Lac, la Vaudoise a dû s’adapter. Dimanche, le plafond de la salle de gymnastique a fait office de piqûre de rappel, en témoigne son erreur de lancer lors de son premier passage au cerceau: «Les repères sont différents, les salles européennes sont plus grandes et ont un plafond plus haut. C’est une question d’adaptation». Son deuxième passage, avec la balle, a en revanche été plus concluant et salué par la centaine de spectateurs présents: «Je suis contente d’avoir réussi à me rattraper avec le deuxième passage et montrer la vraie Norah», conclut la gymnaste.