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Jeunesse+Sport fête ses 50 ans

Jeunesse+Sport a 50 ans. Instructeur et moniteur de la première heure, Jean-Pierre Sudan se souvient.

Le Bullois Jean-Pierre Sudan a suivi l’évolution de Jeunesse+Sport depuis sa création en 1972.

 Pascal Dupasquier

Pascal Dupasquier

1 juillet 2022 à 04:01

Multisport » Le 1er juillet 1972, il y a exactement 50 ans, une institution du sport en Suisse voyait le jour: Jeunesse+Sport. Un nouveau-né arrivé, si l’on peut dire, sur la pointe des pieds. En témoigne l’article paru dans La Liberté du 12 mai 1972. Deux petites colonnes seulement où on pouvait lire: «Il y a une année et demie, le peuple suisse se prononçait massivement en faveur d’un nouvel article constitutionnel pour l’encouragement de la gymnastique et du sport (…). C’est ainsi que le 1er juillet 1972, la nouvelle institution Jeunesse+Sport va entrer en vigueur et offrir à notre jeunesse masculine et féminine, un très large éventail de possibilités de pratiquer le ou les sports favoris.»

Cinquante ans plus tard, Jeunesse+Sport et son sigle J+S sont profondément ancrés dans l’ADN du sport helvétique, de ses clubs et des quelque 600 000 enfants et jeunes de 5 à 20 ans qui participent chaque année à des cours placés sous leur égide à travers tout le pays. Cela dit, une certaine notion de vague demeure au sein de la population… «Je pense que Jeunesse+Sport est une institution qui n’est pas assez bien connue du commun des mortels, abonde le Bullois Jean-Pierre Sudan. Comme partout ailleurs, il y a du bon et du moins bon, mais c’est quand même quelque chose de très positif pour le sport.»

Moniteur avant l’heure

Du haut de ses 74 printemps très fringants, Jean-Pierre Sudan fait partie des moniteurs et des experts J+S de la première heure. L’ancien chef de la branche ski alpin pour toute la Suisse a en effet suivi l’évolution de Jeunesse+Sport depuis ses fonts baptismaux. Et même avant: «Dans le cadre de mes stages d’études de professeur de sport, j’avais déjà été reconnu comme moniteur pour l’athlétisme en 1970, deux ans avant que Jeunesse+Sport ne soit lancé. Ensuite, une fois mon diplôme en poche, j’ai été reconnu moniteur pour de nombreux autres sports», dit-il avant de compléter: «Au fil des années, je suis aussi devenu expert pour le ski, le football, le polysport, l’athlétisme et le tennis.»

Des souvenirs et des anecdotes, le Gruérien, évidemment, n’en manque pas: «Durant 20 ans, je me suis occupé de la formation des entraîneurs de ski alpin. En collaboration avec Philippe Chevalier (ancien chef des entraîneurs à Swiss-Ski, ndlr), j’ai eu dans mes cours des élèves comme Patrice Morisod (ancien chef des descendeurs de Coupe du monde de l’équipe de Suisse, puis de l’équipe de France, ndlr) et Hans Pieren (chef des épreuves de Coupe du monde d’Adelboden, ndlr). La formation comprenait une semaine de technique et une semaine d’enseignement. Il fallait entraîner des jeunes, c’était vraiment du concret, du one-one», souffle-t-il avant d’assurer: «Je me souviens que Hans Pieren était très dur avec ses élèves.»

Réputé sévère lui aussi, Jean-Pierre Sudan garde, il le dit, d’excellentes relations avec ses anciens élèves: «Grâce à Jeunesse+Sport, j’ai pu beaucoup travailler dans la formation, apprécie-t-il. En football, par exemple, j’ai passé mes diplômes pour être instructeur. J’ai ainsi vu le passage d’entraîneurs qui sont maintenant au plus haut niveau, notamment Raphaël Wicky (le nouvel entraîneur de Young Boys, ndlr).» Le Bullois sourit alors: «Soit dans le ski, soit dans le foot, c’étaient de superbes années. J’ai d’ailleurs toujours de bons contacts avec Patrice Morisod, Patrick Flaction (le Valaisan a été le préparateur physique de Lara Gut-Behrami durant 14 ans, ndlr), Gérard Castella…», énumère-t-il. Puis d’ajouter: «Encore maintenant, je croise des gens dans le canton qui me disent: «J’ai fait un cours avec toi.» Pour certains, ce n’étaient pas toujours de bons souvenirs», sourit-il.

Regard lucide

S’il a levé le pied aujourd’hui, Jean-Pierre Sudan était, jusqu’à récemment encore, engagé pour Jeunesse+Sport dans le canton: «Je faisais des visites de clubs pour voir la qualité de leurs cours, mais aussi pour le relationnel, confie-t-il. J’ai fait la connaissance des gens du karaté, de l’escrime, du cyclisme, du VTT et j’ai pu voir que ça travaille bien dans le canton.»

Jean-Pierre Sudan jette un regard lucide sur ce Jeunesse+Sport qui, à 50 ans, est désormais dans la force de l’âge: «Comme je l’ai dit, il y a du bon et du moins bon, mais c’est quand même quelque chose de positif», résume-t-il avant de conclure par ce constat: «Certains clubs ne profitent pas assez de Jeunesse+Sport. Cela demande certes un certain travail administratif, mais de l’argent, il y en a quand même… Cent millions sont versés chaque année par la Confédération, ce serait bête de ne pas en profiter.»

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