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Athlétisme

Une première qui en appelle d’autres

Pas de record mais un temps sous les 2 minutes pour Audrey Werro, qui a découvert la Diamond League


 Pierre Schouwey, Lausanne

Pierre Schouwey, Lausanne

1 juillet 2023 à 04:01

Athletissima » C’est un petit diamant de rien du tout. Mais pour un athlète, il veut dire beaucoup. Hier à Lausanne, Audrey Werro a goûté à son tout premier 800 m estampillé Diamond League. Une rareté pour l’athlétisme fribourgeois: aucun de ses représentants n’y avait eu droit depuis Pascal Mancini en 2014, déjà à Athletissima.

Il était 20 heures passées quand, dans une Pontaise pleine comme un œuf et debout comme un seul homme, la Fribourgeoise de 19 ans est allée titiller la Kényane Mary Moraa, médaillée de bronze aux derniers championnats du monde, et la vice-championne olympique Keely Hodgkinson, un tour au moins. «J’ai essayé de suivre l’allure, en me mettant juste derrière. Il n’a jamais été question de passer devant (derrière le lièvre, ndlr), je ne pouvais pas me permettre d’aller plus vite.»

Pas loin de son record

Partie très fort, «trop fort», admet-elle, la pépite du CA Belfaux a tiré la langue dans la dernière ligne droite, au propre comme au figuré, avant de couper son effort à la sixième place, signant le troisième meilleur chrono de sa jeune carrière (1’ 59”71), à 18 centièmes seulement de son record. Devançant confortablement Lore Hoffmann, l’autre Suissesse engagée sur la distance, Audrey Werro a finalement concédé deux secondes et demie à la vainqueure Mary Moraa.

En glissant à nouveau sous les deux minutes, l’intrépide Lacoise gagne en régularité et en popularité. A peine avait-elle pénétré la zone dédiée aux interviews qu’une meute de journalistes romands s’agglutinait autour d’elle, dictaphones tendus tous azimuts. «L’ambiance était vraiment excellente», a souligné la vice-championne du monde juniors, avant de comparer: «Elle l’avait déjà été l’année dernière, même si la course faisait partie du prémeeting. Pour une première à ce niveau, c’est une très bonne expérience sur toute la ligne.»

Bain de foule, acte II. Passée complètement incognito à la sortie du stade, elle qui n’est pourtant pas la dernière venue, Keely Hodgkinson a dû se frayer un chemin au milieu des enfants qui faisaient la queue pour obtenir un autographe de la star montante de l’athlétisme helvétique. Sans trop se mouiller, on peut affirmer que le rapport de célébrité sera inversé à Londres, où la Diamond League fera escale le 23 juillet prochain. Pour autant qu’un duel «britannico-courtepinois» ait bien lieu. Souhaitant profiter de la scène ultra-concurrentielle qu’est la Diamond League pour poursuivre leur ascension commune, Audrey Werro et son entourage cherchent à doubler la mise cet été.

Ils ont ainsi postulé pour Londres, sans garantie aucune d’obtenir un couloir. «Nous avons déjà essayé d’avoir une place à Paris (le 9 juin, ndlr), mais les places sont chères», a pu constater Christiane Berset Nuoffer, dont la protégée bénéficiera de quelques jours de vacances avant d’attaquer la deuxième partie de la saison. Au programme: championnats d’Europe U20, à Jérusalem du 7 au 10 août, puis les championnats du monde de Budapest juste derrière. Une autre première à la saveur toute particulière.

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