Logo

Athlétisme

Pour ne pas rater le bon wagon

A une minute de gagner le classement cantonal à Morat-Fribourg, Fiona Héritier sait où elle doit progresser

Un bon CFF et des pâtes sans gluten: Fiona Héritier est équipée pour aller prendre ses marques entre Morat et Courtepin en vue de Morat-Fribourg 2022.

 Pierre Schouwey

Pierre Schouwey

29 décembre 2021 à 20:06

Le cadeau de La Liberté (5/6) » Pour terminer l’année avec le sourire, la rubrique sportive de La Liberté a rendu visite à six sportifs pour leur remettre un cadeau en rapport avec leur quotidien. Un petit moment de partage qui a permis d’évoquer ce qui se cache derrière cette attention, l’année écoulée et les résolutions pour la prochaine. Aujourd’hui, l’athlète Fiona Héritier ouvre son paquet contenant un bon CFF et des pâtes sans gluten.

Morat-Fribourg? Sympa, sans plus. «Ce n’est pas une course qui correspond à mes qualités», avoue Fiona Héritier, qui préfère au bitume la piste et aux exigeants parcours vallonnés le demi-fond. Mais par esprit de «famille» plus encore que par esprit de compétition, la spécialiste du 3000 et du 5000 m a suivi le mouvement au milieu de la cohorte du Club athlétique broyard (CAB). «Nous n’avons pas vraiment eu le choix, sachant que le directeur de Morat-Fribourg, Olivier Gloor, n’est autre que le fils de mon entraîneur, Ruedi Gloor», lance dans un clin d’œil l’habitante de Ménières, loin d’avoir regretté son déplacement dans la capitale cantonale.

Partie sans autre prétention que battre le chrono de sa première et unique participation (1 h 13’23 en 2017), Fiona Héritier est rentrée dans la Broye auréolée d’un record personnel (1 h 09’03) et d’une étonnante place dans le top 10. «Je ne m’y attendais pas du tout!» La Fribourgeoise d’adoption prend tout le monde par surprise, y compris les organisateurs, qui manquent de l’aiguiller vers le podium (élargi) à l’arrivée. «Je suis partie chercher mes affaires sans me douter que je figurais au cinquième rang du classement des Suissesses…» Elle recevra finalement son prix par la poste. «C’est un peu dommage d’avoir raté ce moment.» Compétitrice un jour, compétitrice toujours!

«Partie prudemment»

Huitième à sept minutes de la lauréate Genet Abdurkadir Habela, Fiona Héritier a rallié la place Georges-Python avec 61 secondes de retard sur sa concurrente la plus proche: Inge Jenny, sacrée meilleure Fribourgeoise d’une 87e édition il est vrai moins relevée que les précédentes. C’est lors de la première moitié du parcours que l’opticienne a perdu de vue la Singinoise de 43 ans. «Je suis partie prudemment, car je ne sais pas gérer une course aussi longue. De peur de me cramer dès les premiers kilomètres, je suis restée bien sagement en queue de peloton. A un moment, je me suis quand même demandé ce que je faisais parmi les élites…» Ses doutes dissipés, le dossard 5083 augmentera son rythme pour ne concéder qu’une toute petite seconde à Inge Jenny entre la mi-course et la ligne d’arrivée. Autrement dit rien du tout.

D’où le bon CFF de 25 francs offert par notre rédaction. Un montant censé couvrir les frais des trajets Payerne-Morat à l’aller et Courtepin-Payerne au retour, en plein tarif. «De quoi m’entraîner pour gagner une minute entre Morat et Courtepin et ainsi remporter le classement cantonal l’année prochaine», saisit Fiona Héritier. «Challenge accepté. J’irai», s’exclame-t-elle tout en promettant de faire attention à la circulation. «A Morat-Fribourg 2022, je me calerai derrière Inge Jenny. Si j’arrive à suivre son allure, je pourrai peut-être la battre au sprint grâce à ma vitesse.» Stratégie: check!

A deux semaines de souffler ses 27 bougies, la Cabiste estime avoir une marge de progression. «A ce niveau, il est compliqué de gagner plusieurs minutes. Mais 1 h 06 ou 1 h 07, ça semble dans mes cordes. Surtout que plus les années vont passer, moins je vais faire de piste. Il y a un temps pour tout.» Devenue candidate à la plus haute marche du podium fribourgeois en quittant Yvonand il y a quatre ans, la Vaudoise expatriée aurait eu de la peine à obtenir le même statut – meilleure Vaudoise – dans son canton d’origine: «Tant que Maude Mathys (2e en 1 h 02’03 cette année, ndlr) est dans les parages, c’est foutu!»

La nutrition, ce défi

Et ce n’est pas tout. Dans le paquet surprise de La Liberté, un autre paquet comble le vide et les appétits. «Ça tombe bien car les pâtes constituent habituellement mon dernier repas, deux heures et demie avant la course», explique Fiona Héritier en découvrant les 400 grammes de Fusilli sans gluten. Elle nuance: «Je fais une exception à Morat-Fribourg. Désolé, mais impossible pour moi d’avaler des pâtes à 7 h 30… L’écrasante majorité des meetings auxquels je participe ayant lieu l’après-midi, je suis mécaniquement dans le dur le matin…

Trouver le bon dosage nutritif pour une course matinale nettement plus longue que celles dont elle a l’habitude: un défi que Fiona Héritier tentera de relever le 3 octobre prochain. Pas le choix, quand on ne veut surtout pas rater le bon wagon tiré par la locomotive Inge Jenny.

Ce contenu provient de notre ancien site web. Il est possible que sa mise en page ne soit pas idéale. En savoir plus

Dans la même rubrique