«Ma fille passe avant le sport»
Laura Chaudoye, 4e hier à Sâles, a mis sa carrière entre parenthèses pour devenir maman
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Gilles Liard
10 juin 2023 à 04:01
Course à pied » Elle court un tantinet moins vite que l’éclair d’antan, mais elle est toujours aussi rayonnante. La trentaine passée, Laura Chaudoye, plus connue sous son nom d’athlète avant mariage Colliard, a opéré un choix dans sa vie: celui de devenir maman. Il y a deux ans et un mois, Lily est venue au monde, pour le plus grand bonheur de ses parents. Hier soir, à Sâles, dans le brouhaha qui rythmait les arrivées de la 28e édition d’A Travers Sâles, la petite tête blonde s’est judicieusement mêlée dans les jambes de son paternel, commis à sa garde, le temps d’une causette avec sa mère.
Stand-by: c’est le terme qu’a utilisé Laura pour sa parenthèse sportive. «Elle a duré un an et quelques mois.» Avant de renouer avec ses premières amours, baskets aux pieds, quatre mois après la naissance de sa protégée: «Mais je n’avais plus la même énergie à l’entraînement, explique la triathlète domiciliée à Hauteville. J’ai été constamment perturbée par des blessures. Et puis, la motivation n’était plus la même.»
L’acceptation
Laura Chaudoye Colliard a alors dû franchir le cap peut-être le plus difficile de son existence de sportive: accepter ses nouvelles performances. «Mon niveau n’était clairement plus le même. Cette situation a pesé sur ma motivation. Puis, je me suis donné le temps de la réflexion. Je me suis relancée avec un autre objectif, tout simple: participer à la Corrida bulloise, l’an dernier.»
Son débit marque soudain une pause. Le temps d’une réflexion. Avant d’exprimer cette confession limpide, comme toute mère attentionnée: «Ma fille passe avant le sport.»
La Gruérienne satisfaisait à une dizaine d’entraînements par semaine: «L’intensité a clairement baissé, glisse-t-elle. Mon quotidien a été adapté. Je ne trouve guère que quatre ou cinq fenêtres dans la semaine pour le sport. Et encore… Il n’est pas évident de monter sur un tapis roulant à 21 heures.» Laura Chaudoye Colliard est aussi femme au foyer et enseignante de sport à 70% au Cycle d’orientation de Jolimont.
Proche du podium
Dans son agenda compressé, l’ex-triathlète a privilégié la course à pied. Pour la simple raison, précise-t-elle en souriant, qu’elle n’a pas recommencé à… nager. Hier soir, sur les 8 km sâlois, Laura Chaudoye Colliard a titillé longtemps la 3e place de la classe féminine, avant que sa cheville ne la rappelle à la raison au 5e km. Faisant contre mauvaise fortune bon cœur, elle ajoute avec sincérité: «Même sans cela, je ne suis pas sûre que j’aurais pu briguer le podium. Ma performance correspond à mon niveau actuel.»
La Gruérienne s’est fait une (bonne) raison. D’autant que son record de 29’32 a été pulvérisé, hier soir, de plus de deux minutes par Addisalem Belay, lauréate dans le temps stratosphérique de 27’24.
LES PRINCIPAUX CLASSEMENTS
A Travers Sâles, 8,030 km. Messieurs. M20: 1. Jérémy Schouwey (CS Broc) 25’18’’; 2. Pascal Berset (CAG Farvagny) 25’34; 3. Yan Volery (SA Bulle) 25’46; 4. Matthieu Deillon (CS Le Pâquier) 26’00; 5. Robin Oberson (Le Pâquier) 26’58. 94 classés. M40: 1. David Girardet (Trilogie Sport Belfaux) 27’02; 2. Claude Périsset (CA Broyard) 27’45; 3. Sébastien Buchs (CARC Romont) 28’17. 45 classés. 50: 1. Mario Pinela (CA Portugais Fribourg) 28’07. 62 classés. Juniors: 1. Corentin Chofflon (CAG Farvagny) 27’53. 13 classés.
Dames. F20: 1. Addisalem Belay (F) 27’24’’6, nouveau record féminin, ancien Laura Colliard en 29’32 en 2018; 2. Marion Monney (CAG Farvagny) 30’26; 3. Joanna Ryter (Triathlon Valais), 30’44; 4. Laura Chaudoye Colliard (Hauteville/ADN Coaching) 30’56; 5. Céline Pittet (CS Vallée du Flon) 32’53. 69 classées. F40: 1. Regula Hallinger (AT Dirlaret) 31’00. 30 classées. F50: 1. Joanna Bourke Martignoni (CAG Farvagny) 31’44. 19 classées. Juniores: 1. Anouk Huber (AT Dirlaret) 32’03. 6 classées.
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