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Athlétisme

Audrey Werro et Iris Cligiuri ont fait le plein d’émotions

Audrey Werro revient des championnats de Suisse avec l’or du 800 m, Iris Caligiuri avec l’argent du 200


 Pierre Salinas

Pierre Salinas

31 juillet 2023 à 04:01

Athlétisme » Les cérémonies protocolaires et le decorum qui va avec, elle connaît. Mais elle ne s’en lasse pas. «Partager ce moment avec le public, c’est toujours sympa», réagissait Audrey Werro, hier au bout du fil, alors que la voiture qui la ramenait à Courtepin s’était arrêtée dans une station-service pour faire le plein.

Le plein d’émotions, la sociétaire du CA Belfaux l’avait fait deux heures plus tôt, sur la piste de Bellinzone, en défendant victorieusement son titre national élites sur 800 m. Le chrono – 2’01’’70 – est bon mais accessoire. Reine parmi les «grandes» l’année passée déjà, Audrey Werro se savait attendue au tournant. Si sa victoire n’est pas une surprise, loin de là, la manière dont elle a géré cette pression nouvelle, en plus de celle de la Valaisanne Lore Hofmann et de la Biennoise du Stade-Genève Rachel Pellaud, respectivement 2e et 3e, ajoute à la fierté de la jeune femme, dont on peine à croire qu’elle n’a pas encore 20 ans.

Du début à la fin

Résumons: Audrey Werro était la favorite et s’est comportée comme telle, dimanche au Tessin. N’a-t-elle pas mené du début jusqu’à la fin sans jamais se mettre en danger? «Quand je suis partie, j’ai regardé si quelqu’un voulait prendre la tête. Mais comme ce n’était pas le cas, je me suis placée devant. Cela ne me dérange pas. Au contraire, j’aime bien», confie celle qui n’a pas pour autant sous-estimé ses deux rivales. «Honnêtement, je n’ai pas beaucoup pensé à elles. Mais il faut toujours faire attention, on ne sait jamais… Mais si elles étaient revenues, j’avais confiance en ma capacité à donner un dernier coup d’accélérateur.»

La confiance: le mot clé qui distingue l’Audrey Werro 2022 de l’Audrey Werro 2023, pour laquelle le mois d’août sera le mois des grands championnats. Jeudi déjà, ne s’envole-t-elle pas pour Jérusalem, ville hôte des «européens» U20? Dorée il y a deux ans lors de ces mêmes joutes, la Lacoise partira en Israël (7 au 10 août) avec la ferme intention de ramener la même couleur de métal. A peine le temps de souffler que la Fribourgeoise mettra le cap pour Budapest (19 au 27 août). Là, il ne s’agira pas de jouer la gagne mais «d’amasser de l’expérience, car ce sera mon premier championnat du monde chez les élites», précise-t-elle. Et d’ajouter: «Cette course, je la prends aussi comme une préparation pour les Jeux olympiques, si j’ai la chance d’y aller.»

Audrey Werro, qui vaut 1’59’’67 cette saison et dont le record fribourgeois (1’59’’53) date de l’année passée, n’a pas encore satisfait aux minimas pour Paris 2024, fixés à 1’’59’30. Un défi, encore un, dans un été qui n’en manque pas.

Une coupure

Audrey Werro était attendue, Iris Caligiuri un peu moins, elle-même ne sachant pas à quoi… s’attendre, c’est le mot. Vous ne comprenez pas tout? Reprenons depuis le début. Samedi 15 juillet à Espoo, au pays du Père Noël, la Romontoise de 20 ans et ses coéquipières du relais 4x 100 m helvétique décrochait un bronze historique aux championnats d’Europe U23. Vertiges de l’imprévu: une coupure s’imposait. N’en déplaise à son entraîneur, la sprinteuse du Lausanne-Sports s’accordait une semaine de vacances, alors même qu’elle était inscrite pour Bellinzone.

«J’étais prête mais, en termes de chrono, j’ignorais ce que je valais vraiment», sourit celle qui a pris la deuxième place du 200 m, hier, seulement battue par la Vaudoise Léonie Pointet, de deux ans son aînée. Quant au temps (23’’88), il n’est autre que le deuxième de sa jeune carrière… Que demander de plus? Iris Caligiuri était d’autant plus satisfaite qu’elle pensait avoir laissé beaucoup d’énergie dans l’obtention du baccalauréat et le dénouement heureux de son périple finlandais. Sa saison n’est pas terminée pour autant. Le mois prochain, c’est à d’autres championnats de Suisse, U23 ceux-là, qu’elle espère connaître un nouveau pic. De forme ou d’émotions, c’est selon.

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