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Religions

La liberté religieuse plus importante que jamais

Pour le cardinal Kurt Koch, il n’y a pas dedialogue possible sans liberté.

4 décembre 2015 à 11:41

Dialogue interreligieux

La liberté religieuse, concrétisée il y a 50 ans dans l’Eglise catholique par le décret conciliaire «Dignitatis humanae», est «la condition sine qua non» du dialogue œcuménique et interreligieux. C’est ce qu’a rappelé jeudi soir le cardinal Kurt Koch, président du Conseil pontifical pour la promotion de l’unité des chrétiens, à l’occasion du 7e Forum Fribourg Eglise dans le monde, à l’Université de Fribourg.

«Dignitatis humanae» a été l’un des événements les plus importants de Vatican II, a déclaré d’emblée le prélat suisse. Celui qui incarne les efforts de l’Eglise catholique pour le retour des chrétiens à la pleine communion a tenu à réaffirmer quelle avancée a signifié ce texte qui «respire totalement l’esprit du Concile». Sans cette concrétisation des principes de la liberté religieuse, aucun des progrès actuels de l’œcuménisme n’aurait été envisageable.

Si «Dignitatis humanae» a été une pierre d’angle, il a également été l’un des documents les plus controversés du Concile, rappelle l’ancien évêque de Bâle lors de la conférence organisée par la Faculté de théologie de l’Université de Fribourg. Il existait en effet de profondes divergences culturelles, qui ont compliqué la mise en place des principes de base de la liberté religieuse. L’épiscopat anglo-saxon était la plus grande force motrice des débats, alors que les prélats d’autres pays, notamment d’Italie et d’Espagne étaient plus réticents. Mais la nécessité d’une clarification du rapport entre l’Eglise et le monde a finalement pris le dessus. Dans une société toujours plus diverse culturellement et religieusement, «Dignitatis humanae» a signifié la reconnaissance par l’Eglise du principe de tolérance développé par l’Etat moderne.

Le prélat suisse a souligné que la séparation de l’Eglise et de l’Etat était une solution pour la liberté religieuse. Il a néanmoins mis en garde contre le «laïcisme» existant notamment dans certains pays européens, qui tend à marginaliser le religieux en le considérant comme une «sous-culture sociale». Mgr Koch a aussi relevé à quel point la question de la liberté religieuse était actuelle, notant que jamais encore dans l’histoire autant de chrétiens n’avaient été persécutés. Reprenant l’expression du pape François d’«œcuménisme du sang», le cardinal soutient que cette génération de martyrs «nous force à l’empathie œcuménique».

Cath.ch

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