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WhatsApp, la controverse

L’application de messagerie inquiète pour sa gestion des données personnelles

La nouvelle politique de confidentialité de WhatsApp est au cœur des débats.

 Sabrina Damiani

Sabrina Damiani

22 mars 2021 à 02:01

Temps de lecture : 1 min

Numérique » Le 7 janvier dernier, l’application de messagerie WhatsApp annonce des nouvelles conditions d’utilisation accordant l’autorisation de partager les données des utilisateurs avec Facebook, propriétaire de l’application depuis 2014. Les utilisateurs crient au scandale au nom du droit à la vie privée, ce qui contraint WhatsApp à repousser l’entrée en vigueur de ces nouvelles conditions.

Pourtant, selon Thomas Jammet, docteur en sociologie et spécialiste de la communication des entreprises sur les plateformes numériques du web 2.0, la situation n’est pas si étonnante: «Facebook est tristement célèbre pour son travail de monétisation des données personnelles de ses utilisateurs à des fins de ciblage publicitaire qui lui procurent plus de 90% des revenus.»

De ce fait, à entendre Gaetan Gamba, étudiant en relations internationales, la précipitation des utilisateurs à changer d’application était une réaction démesurée lorsque l’on est conscient que d’autres réseaux sociaux numériques utilisent d’ores et déjà nos données dans un but lucratif. L’étudiant de 23 ans n’a rien changé à sa pratique, par souci de cohérence: «Je n’ai téléchargé ni Signal ni Telegram. La situation est inquiétante bien sûr, mais je veux rester cohérent: si je quitte WhatsApp, je devrais faire de même avec tous mes autres médias sociaux.»

« Je n’ai téléchargé ni Signal ni Telegram. La situation est inquiétante bien sûr, mais je veux rester cohérent: si je quitte WhatsApp, je devrais faire de même avec tous mes autres médias sociaux. »

Stratégies financières

De quoi parle-t-on lorsque l’on fait référence aux données personnelles? Thomas Jammet nous éclaire: «Elles désignent l’ensemble des informations relatives à qui nous sommes, correspondant aux données socio-démographiques, mais également à ce que nous faisons sur les services numériques que nous utilisons, comme les achats que nous effectuons en ligne ou les sites que nous visitons.» Un utilisateur peut ne rien suspecter, mais c’est justement par cette manœuvre subtile et invisibilisée que l’on remarque toute l’ampleur des stratégies financières des GAFAM, acronyme regroupant Google, Apple, Facebook, Amazon et Microsoft. «Nos données ont une valeur marchande fondamentale pour les entreprises du numérique, puisqu’elles leur permettent de nous classer dans des profils de consommation sur la base desquels sont déterminées les publicités qui nous sont adressées», explique le sociologue.

Etudiant en économie politique, Maxime Vandierendounck a bien saisi cet enjeu: «Nos données? C’est le nouvel or, les nouvelles matières premières.» Face à cet engrenage dont tous sont victimes à plus ou moins grande échelle, Gaetan Gamba propose une solution faisant reposer tout espoir sur les Etats: «Les Etats pourraient agir afin de demander plus de transparence sur le fonctionnement des GAFAM. On est peu conscients de ce qu’il se passe et de comment ça se passe. Ce mystère est inquiétant.»

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