Only Murders in the Building. une suite qui tient ses promesses

À l’heure où ces lignes sont écrites, la saison 2 de Only Murders in the Building n’est toujours pas terminée, les deux derniers épisodes n’ayant pas encore été diffusés. Car oui, la série créée et produite par Steve Martin et John Hoffman, dont la deuxième partie est disponible sur Disney+ depuis fin juin, suit un rythme hebdomadaire, avec un épisode tous les mardis. Un format (malheureusement ?) peu propice au binge-watching, mais plutôt ingénieux pour le genre, puisque les fans peuvent enquêter en même temps que les personnages, au fur et à mesure que l’histoire avance. Ils sont d’ailleurs invités à voter pour celui qu'ils estiment être le coupable. En attendant l’ultime dénouement, retour sur cette deuxième saison, pour l’instant tout aussi brillante que la première.
 
Avant d’aller plus loin, un bref rappel des faits s’impose. L’histoire d’Only Murders in the Bulding reprend exactement là où on l’avait laissée. Alors que la célébration de la résolution de l’enquête autour du meurtre de Tim Kono bat son plein sur les toits de l’Arconia, l’immeuble de résidence de nos protagonistes, un terrible évènement vient couper court à la fête. Mabel (Selena Gomez), descendue se ravitailler en champagne dans son appartement, est retrouvée par ses compères Charles (Steve Martin) et Oliver (Martin Short) le pull maculé de sang, une Bunny sans vie dans ses bras (Jayne Houdyshell). Les détectives en herbe deviennent alors les principaux suspects du meurtre de celle qui fut encore la veille la présidente du conseil d’administration de l’Arconia. Arrêtés puis interrogés par la police, ils sont finalement relâchés par manque de preuves. Pour prouver leur innocence et rétablir leur image, ils décident d’enquêter de leur côté et, comme ils en ont désormais l’habitude, de narrer leurs investigations dans leur podcast Only Murders in the Building.
 

Dans cette deuxième saison, le gros de l’action a de nouveau lieu à l'Arconia. Mais l’édifice new-yorkais cache une particularité, jusqu’alors uniquement connue de certains initiés. La révélation de celle-ci à d’autres protagonistes permet à l’intrigue de se renouveler malgré le cadre similaire dans lequel elle se déroule. La série nous offre également quelques éclairages sur le passé de nos héros, leur donnant ainsi davantage de relief et les rendant plus attachants encore. De nouveaux visages s’ajoutent au casting, notamment celui de la jeune Lucy (Zoe Colletti), l’ancienne belle-fille de Charles, digne représentante de la Gen Z, qui s'intègre parfaitement dans cet étrange trio de boomers/millenials. D’autres, moins convaincants, font également leur entrée, comme celui d’Alice (Cara Delavingne), l’énigmatique artiste anglaise qui s’éprend (un peu trop vite) de Mabel.

Comme dans le volet précédent, les moments de suspense sont contrebalancés par des scènes humoristiques, offrant au spectateur un joli mélange entre comédie et mystère. La bande-son, la même que dans la première saison, fait toujours mouche. Le générique d’ouverture, notamment, reste dans la tête. Mais là où la série se démarque en particulier, c’est dans sa capacité à intéresser les spectateurs à ses personnages, y compris secondaires. On se souvient par exemple de l’épisode muet de la saison 1, en hommage au personnage de Theo, sourd. Cette fois-ci, on se rappellera celui qui relate la dernière journée de la vieille Bunny, la gérante des appartements d’Arconia peu aimable, voire carrément détestable, mais finalement si humaine. Là où certaines séries peinent sur plusieurs saisons à rendre leurs héros intéressants, Only Murders in the Building parvient à le faire de manière poignante en un seul épisode d’une trentaine de minutes pour un personnage secondaire. Si ce n’est pas là la preuve d’une bonne série…

Fidèle à son ADN tout en ayant su se renouveler, le deuxième opus d’Only Murders in the Building est une réussite. Reste à voir si l’épisode final saura faire aussi bien que celui du volet précédent. Une chose est sûre: la série a déjà été renouvelée pour une saison 3.