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Trouver l’équilibre

De nombreux athlètes suivent une formation ou travaillent tout en pratiquant leur sport. Ils évoquent l’importance d’assurer leurs arrières


 Eléa Jacquot

Eléa Jacquot

7 décembre 2020 à 02:01

Témoignages » Dans le monde du sport, tous les athlètes ne sont pas logés à la même enseigne. Il y a ceux que tout le monde connaît bien, s’adonnant à des sports populaires comme le football ou le hockey, et les autres, plus discrets, dont les revenus sportifs peinent à subvenir à leurs besoins: «Les dépenses liées au sport en lui-même, comme les frais de voyage ou le matériel, sont payées par l’équipe, mais je n’ai pas de salaire à proprement parler», raconte Florian Chenaux, 27 ans, vététiste fribourgeois de l’équipe Scott Development MTB. «A vrai dire, je parviens à rentrer dans mes frais, mais je ne pourrais pas me permettre de vivre longtemps ainsi», ajoute celui qui mettra un terme à sa carrière à la fin de l’année, après s’être consacré entièrement à son sport depuis 2018.

Même son de cloche dans le témoignage de la volleyeuse des Power Cats de Guin Méline Pierret, 21 ans: «Il y a deux ans, j’ai voulu me concentrer à 100% sur le volley.» Une coupure bienvenue qui lui a notamment permis de progresser dans de meilleures conditions, mais qui, de son propre aveu, n’aurait pas pu durer beaucoup plus d’une saison, pour des raisons financières: «Vivre du volley en Suisse n’est pas possible.»

A temps partiel

Face à un tel constat, poursuivre une formation professionnelle en parallèle au sport s’est imposé à Florian: «J’ai toujours eu conscience de cette nécessité», explique-t-il. «Après l’école obligatoire, j’ai obtenu un CFC de menuisier, puis j’ai continué à travailler dans l’entreprise qui m’avait formé pendant cinq ans, à temps partiel.» Un choix motivé aussi bien par la sécurité financière que par les potentielles blessures qui peuvent survenir au cours d’une carrière: «Le sport, ça peut s’arrêter vite, donc c’est important d’avoir un papier, une formation.»

Cette double vie est parfois compliquée à gérer: «C’est difficile de récupérer correctement lorsqu’on a un emploi à côté de son activité sportive, confie Florian. En particulier au lendemain d’une course, travailler sur les chantiers n’est pas évident.» Mais la contrainte peut être un avantage: «Cela nous apprend à nous organiser et, comme il faut être en forme tant au travail qu’à l’entraînement, cela nous force à garder une bonne hygiène de vie, dormir suffisamment, manger correctement», ajoute Méline, pour sa part en dernière année d’apprentissage au Service du sport à l’Etat de Fribourg.

Au travail, les deux sportifs ont en outre la chance d’être soutenus par leur employeur: «Le service du sport me permet de travailler à 80%, on me soutient beaucoup», sourit la volleyeuse. De son côté, Florian évoque un patron «très compréhensif» dans son ancienne entreprise. Une aide bienvenue dans une vie assurément très rythmée.

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