Proxima2000taur, un peu plus près des étoiles

Grâce à son profil visible depuis 2016, Adriano Renna, 32 ans, s’est petit à petit créé une place sur la scène artistique d’Instagram. Il tire son nom d’artiste d’un jeu de mots avec l’étoile Proxima du Centaure: «En langage SMS on pourrait l’écrire Proxima200taur, et puisque dans mon art je veux aller plus loin que Proxima, j’y ai rajouté un zéro». Tout comme son pseudonyme, son art semble aussi venir d’un tout autre monde.

Son travail se situe à cheval entre sculpture, performance et digital art. Sculpture, car il assemble divers matériaux – organiques et de récupération – pour créer des pièces ornementales et symboliques qu’il accroche à son corps. Performance, car ce qu’il porte met à l’épreuve ses capacités physiques: «Le poids, les textures ou les reliefs que je porte malmènent mon corps en l’étirant.»
Son art est également digital par l’usage d’Instagram et les références au cybermonde, à ses esthétiques, ou encore aux visions fantasmées du futur.

Le travail artistique de Proxima2000taur mélange émotions et images digérées de toute la période milléniale. Il se rapproche notamment des démarches Bodmod: la culture des modifications corporelles héritées des peuples tribaux et antiques. Sa formation d’historien l’influence aussi: «Je joue avec les anachronismes en proposant des œuvres se situant entre passé et futur, entre préhistoire et utopies. J’ai commencé par proposer des œuvres en portant des habits tendance tout en analysant le rapport au vêtement et à la parure, en fabriquant notamment des bijoux à l’aide de déchets comme des opercules de bouteilles», explique-t-il.
Grâce à sa méthode basée sur l’improvisation, l’expression artistique d’Adriano Renna s’est imposée à lui: «Je me suis pris en photo avec le visage enchaîné d’acier, ce qui m’a permis de glisser progressivement vers l’art contemporain.» Admettant que son style «lui échappe un peu», Adriano Renna, qui ne souhaite pas faire de son art son activité principale, préfère «se concentrer sur l’instant présent».

L’artiste ne publie qu’une à deux fois par année sur Instagram et prépare actuellement sa première performance vivante, qu’il estime novatrice.