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«L’isolement m’a anéantie»

Contrairement à ce que l’on pourrait croire, l’isolement social chez les jeunes en Suisse est une réalité.

Le manque de contacts humainx existe chez les jeunes aussi. © Clara Kunz

Estelle Rotzetter

Estelle Rotzetter

13 janvier 2024 à 10:40

Temps de lecture : 1 min

Témoignage » Si l’isolement social a tendance à s'installer chez les personnes âgées, il n’est pas absent chez les jeunes. «Il y a des facteurs extérieurs ainsi que des facteurs intérieurs à l’isolement social», éclaire Annette Cina, psychologue et psychothérapeute. Généralement, les facteurs externes tels que le travail à domicile touchent principalement des personnes plus âgées. «Les facteurs internes contribuant à un isolement social découlent souvent de la personnalité.» Les personnes atteintes de troubles psychiques auront ainsi davantage de peine à chercher le contact avec les autres. L’anxiété sociale ou la dépression sont des exemples de trouble et de maladie qui peuvent mener à un isolement.

Un besoin fondamental

«Il est important de mentionner que les contacts sociaux sont un besoin principal qui s’applique à tout le monde», précise Annette Cina. L’isolement social est un sentiment personnel: il n’y a pas de critères qui permettent de définir si une personne en souffre ou pas. «Ce qui caractérise l’isolement, c’est un sentiment de solitude. On ressent un manque de liens et d’attachement aux autres et on a l’impression de ne pas être assez entouré», explique la psychologue.

Bien qu’universel, le besoin de contact est différent pour chacun. Certaines personnes se contentent d’un cercle d’amis restreint, tandis que d’autres ont besoin d’un entourage plus large afin de ne pas se sentir seul.

« Fribourg est une petite ville où tout le monde se connaît. Cela m’oppresse »

Olivia*, Française de 19 ans, s’est installée à Fribourg pour ses études. L’isolement social, elle l’a déjà connu dans son pays. A l’âge de 13 ans, à cause de son anorexie, elle est placée dans un centre. «Pour échapper à ce cercle vicieux qu’est l’anorexie, j’avais besoin d’être mise à part, confie Olivia. Mais cet isolement m’a vite anéantie lui aussi.» L’internement lui fait perdre tout contact avec sa famille et ses amis. «Tous les jours se ressemblaient, j’attendais que les heures passent sans rien faire, mais d’un autre côté, j’étais protégée de la société», raconte-t-elle.

Réinsertion

La séparation d’avec ses proches dure jusqu’à l’âge de 16 ans. Et la réinsertion dans la société n’est pas simple. Il lui faut réapprendre à vivre avec les autres, à communiquer. «J’avais toujours besoin d’être entourée pour ne pas faire face à la solitude. Pourtant, quand il y avait trop de monde autour de moi, je paniquais et je voulais être seule», raconte l’étudiante.

Cette situation d’isolement, Olivia la vit encore aujourd’hui: «Pour moi, Fribourg est une petite ville où tout le monde se connaît. Cela m’oppresse, j’ai commencé à me couper à nouveau des autres.» Actuellement, elle essaie de retrouver une certaine stabilité dans ses relations, bien que les séquelles laissées par l’isolement social la hantent toujours.

*Prénom d’emprunt

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