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«Les quantités de marchandises gaspillées étaient absurdes»


18 octobre 2022 à 04:01

Dis-moi tout!

Guillaume Roubaty

Ancien employé dans un magasin alimentaire, 23 ans.

«Chaque jour, nous devions garder l’intégralité du choix de nourriture fraîche en rayon jusqu’à la fermeture. Il nous arrivait de refaire des sandwiches quinze minutes avant la fin de journée, alors que nous savions pertinemment qu’ils ne seraient pas vendus. Le but était de donner une image d’abondance au magasin. Lorsque nous fermions, nous devions jeter à la poubelle des articles encore consommables et emballés. Nous avons proposé à nos supérieurs de changer cela, en baissant le prix en fin de journée ou en donnant les surplus aux personnes dans le besoin. Nos propositions ont été refusées. Les quantités de marchandises gaspillées étaient absurdes, il m’arrivait de remplir plusieurs sacs-poubelles, pour un total de 100 à 150 litres. Il y avait moins de problèmes avec les produits qui se conservent mieux. Comme les clients ne venaient pas principalement pour ça, nous pouvions attendre deux jours avant de passer commande, et ainsi faire une meilleure estimation.»

Camille Waeber

Employé dans une déchetterie, 23 ans.

«Il m’arrive régulièrement de voir des gens qui font des erreurs dans le tri de leurs déchets. Ces fautes viennent d’un manque d’information et non pas de mauvaise volonté. L’erreur la plus répandue est les plaquettes de médicaments vides, qui ne doivent pas aller avec les autres métaux car elles contiennent trop de plastique. Il y a aussi la vaisselle en porcelaine, qui ne va pas dans le verre. Ce qui est dommage, c’est que tous les jours nous recevons des objets qui pourraient encore être utilisés. En général, nous posons ces déchets sur une table, et les gens peuvent prendre ce qui les intéresse. Dans la majorité des cas, ces objets à jeter trouvent preneur. Personnellement, j’ai trouvé une GameBoy, une machine à écrire et des livres pour les cours. Je trouve qu’on fait notre possible pour redonner une nouvelle vie aux objets qui peuvent en avoir une, et les autres sont jetés de manière à être recyclés au mieux.»

Anonyme

Employé dans l’industrie, 24 ans

«Mon travail consiste à construire des machines qui seront utilisées dans des chaînes de production. Une fois que les machines sont opérationnelles, il faut montrer au client qu’elles fonctionnent correctement. Pour ce faire, nous devons les laisser tourner pendant une ou deux heures. Pendant ce temps, elles produisent des produits qui ne seront pas utilisés dans la vente: au minimum 1000 à 2000 pièces et au maximum 20 000 à 40 000 pièces sont créées. Ces déchets étant des tests, pas terminés, ils ne peuvent être utilisés. En revanche, comme ils sont déjà peints, on ne peut pas les recycler directement pour les réutiliser dans la même production. Ces déchets sont alors jetés à la poubelle. Si le processus est fait ainsi, c’est qu’il a été réfléchi et qu’on a décrété que c’était le meilleur moyen de faire. Je ne vois pas comment on pourrait faire autrement qu’en produisant ces tests.» Clem Chuat

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