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Les coulisses de l’écriture d’un livre

La rédaction d’un ouvrage ne peut avoir lieu sans lutter contre la crise de la page blanche. Comment être inspiré? Quelques pistes de réflexion

Les coulisses des procédés littéraires. © Marie de Saint Périer

Marie de Saint Périer

Marie de Saint Périer

6 janvier 2024 à 12:25

Temps de lecture : 1 min

Pages » Derrière un livre se cache une autre histoire, son histoire. Mais comment ne pas subir l’angoisse de la page blanche et être inspiré? Jonathan Mauvilly, professeur au collège de Sainte-Croix, explique: «Lors des travaux de maturité, je présente toujours un thème sur l’écriture d’histoire créative. Je m’inspire ainsi de certains modèles et de certains genres. De ce fait, les élèves travaillent par imitation et inspiration du modèle présenté, en se renseignant le plus possible sur le sujet.»

Il s’agit là de la première stratégie pour éviter le syndrome de la page blanche car beaucoup ne savent pas quoi écrire. En leur proposant un thème, les élèves peuvent mieux déterminer une direction pour leur projet. Mais certains n’y voient pas ici le point final. «Chez quelques élèves, il y a en plus un jeu avec la langue dans leur processus d’écriture. Ecrire de la littérature, c’est aussi artistique et créatif, c’est quelque chose qui rentre dans l’ordre du beau. Mais cela, tout le monde n’est pas capable de le percevoir», relève Jonathan Mauvilly.

« J’ai des idées un peu tout le temps »
Naomi Aeberli

Une respiration

Au contraire, Naomi Aeberli, 20 ans, l’a bien compris. En année sabbatique, elle consacre son temps à l’écriture d’un livre. «J’ai toujours aimé écrire, j’avais déjà écrit deux livres, mais pour des projets scolaires. Quand j’ai vu que j’étais capable de sortir des travaux conséquents, cela m’a encore davantage motivée à écrire», souligne-t-elle. L’étincelle créatrice, chez elle, survient alors de manière spontanée. «J’ai des idées un peu tout le temps, mais je n’aime pas m’y mettre tout de suite, par peur de me précipiter. J’aime laisser mûrir l’idée et la travaille ensuite. J’y ajoute des détails et de la profondeur, et au fur et à mesure, le fil de l’histoire se déroule petit à petit dans ma tête», raconte Naomi Aeberli.

Finalement, l’activité littéraire peut être de ce fait perçue comme une respiration. L’inspiration est ce qui est ce qui nous entoure, et l’expiration, ce qui est ensuite écrit. L’un ne va pas sans l’autre, et le plus difficile dans un procédé d’écriture est de pouvoir en faire quelque chose.

Liberté d’écrire

Et ce «quelque chose», c’est entre les mains de celui qui écrit qu’il réside. La plume de l’auteur survole ainsi les pages, marquant, sur chacune d’elles, son empreinte. Pour Naomi Aeberli, c’est justement cette liberté d’écrire qui la fait vibrer. «Même si j’ai toujours en tête le début et la fin de l’histoire, j’aime être libre de ce que j’écris, sans me mettre de contraintes. C’est cela que j’aime dans le processus de création, c’est avoir la liberté d’écrire directement ce qui me vient en tête au moment où j‘écris», explique Naomi Aeberli. Savoir se servir de ce qui remonte à la surface au moment même où l’on écrit, manier l’écume des mots, c’est cela l’écriture. Finalement, continuer à écrire, c’est n’avoir jamais dit son dernier mot.

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