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«L’école, c’était pénible»

Nic Jenny et Liam Girard ont vécu une scolarité difficile. Témoignages.


Miriam Gfeller

Miriam Gfeller

17 décembre 2022 à 13:03

Temps de lecture : 1 min

Formation» «En raison de leurs difficultés, environ 10 à 15% des élèves sont pris en charge à des degrés divers par des équipes pluridisciplinaires au sein des écoles», explique Michel Piller, inspecteur scolaire. Ces difficultés, qu’elles soient cognitives, sociales ou comportementales, interrogent les jeunes et leurs proches. Leur avenir professionnel est-il compromis? Thomas Di Falco, chef du Service fribourgeois de l’orientation professionnelle et de la formation des adultes, dément: «Certains élèves en grandes difficultés deviennent des apprentis très qualifiés. Les parcours sont rarement linéaires.»

« Un parcours scolaire difficile, ce n’est qu’un passage »

Liam Girard, 23 ans, témoigne: «L’école, c’était pénible. Je restais assis à écouter des choses que mon cerveau n’arrivait pas à enregistrer.» Un sentiment amplifié par les bonnes notes récoltées par ses amis. «J’étais sans cesse en échec, confie-t-il. Je perdais confiance.» A l’époque, les psychologues n’avaient pas de réponse. Ce n’est qu’en début d’apprentissage qu’ils lui diagnostiquent un déficit de l’attention. Un soulagement. Mais les engrenages sont là, et l’impact qu’a eu son parcours scolaire chaotique suivi d’un apprentissage avorté lui font broyer du noir. Après un temps au chômage et de nombreux stages sans trouver sa voie, il se laisse aller. Inquiète, sa famille contacte alors un maraîcher, chez qui Liam travaille encore aujourd’hui. Sa peur d’essuyer un énième échec disparaît peu à peu: «L’école ne me convenait pas, même en forçant. Maintenant, je sais qu’il me faut suivre mon rythme.» A travers ce travail manuel et extérieur, il a pu se reconstruire et se projette avec confiance dans un métier du bois. Menuisier, peut-être.

Cercle vicieux

Nic Jenny, lui, étudie à la HEP de Berne pour devenir enseignant. A 21 ans, il n’a pas choisi son métier par hasard. Avec son comportement actif et bruyant, il a eu de la peine à être intégré et respecté par ses camarades et professeurs. Au CO, c’est devenu un cercle vicieux qui l’a mené jusqu’à une exclusion temporaire. Même en faisant des efforts, il était pointé du doigt au moindre souci. Une tendance qu’il remarque aussi en tant que professeur: «Il y a toujours des élèves vers qui on se tourne inconsciemment au moindre problème. C’est fatal, ils ont l’impression que peu importe la réalité, ils sont coupables.» Grâce à son vécu, il y est attentif et met l’accent sur la confiance et le respect mutuels. «La relation avec mes profs était basée sur le pouvoir et la punition. Je veux changer ça, explique-t-il. Etre prof, ça fait longtemps que ce n’est plus seulement transmettre de la matière. On a la responsabilité d’intéresser les jeunes et de les faire se sentir acceptés et en sécurité.» Il conclut: «Un parcours scolaire difficile, ce n’est qu’un passage. Ça ne doit pas empêcher d’avoir des rêves.» 

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