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L’art du tatouage au service des femmes rescapées du cancer

Dans son salon de tatouage Les Jeunes Vagabonds, Ainhoa Cid Moreno s’est lancée dans une nouvelle aventure, celle d’aider les femmes à se réapproprier leur corps après une opération

Auparavant assistante en soins et santé communautaire, Ainhoa Cid Moreno a ouvert son salon de tatouage à la Grand-Rue, à Fribourg, il y a deux ans.

Manon Becker

Manon Becker

18 février 2023 à 20:22

Temps de lecture : 1 min

Estime de soi » Que ce soit pour corriger une asymétrie, repigmenter le mamelon ou pour reconstruire une aréole, le tatouage médico-esthétique s’adresse à tous, mais touche plus particulièrement les femmes qui ont connu le cancer et l’ablation d’un ou des deux seins. Dans son salon Les Jeunes Vagabonds, Ainhoa Cid Moreno propose de recréer des tétons en 3D, sur une peau qui a subi une greffe ou sur des cicatrices. «C’est un réel accomplissement dans le processus de guérison et cela permet de clore un chapitre douloureux», explique-t-elle. Auparavant assistante en soins et santé communautaire, l’artiste de 26 ans a ouvert son salon de tatouage à la Grand-Rue 52, à Fribourg, il y a deux ans.

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D’un point de vue esthétique, tout le monde peut y avoir recours, que ce soit dans le but de retravailler une forme de téton qui ne plaît pas ou pour traiter du vitiligo. D’un point de vue médical, la pratique s’adresse plutôt aux personnes qui ont subi une ablation mammaire et qui aimeraient retrouver un téton, qui est souvent inexistant après une opération. «Toutes les femmes, même à un certain âge, ont le droit de retrouver leur part de féminité. Free your nipples» (c’est-à-dire libérez vos tétons), ajoute-t-elle en souriant.

Un geste fort, qui n’est pas encore remboursé par les assurances-maladie et qui reste malgré tout peu reconnu en Suisse. «Certains chirurgiens proposent ce service, mais le font de manière brute en rajoutant du rose au niveau des aréoles. Pour ma part, j’ai eu la chance d’avoir été formée avec une véritable spécialiste des reconstructions. J’ai appris tout ce qui touchait au cancer du sein, aux cicatrices et à la colorimétrie.»

Pour l’artiste, qui propose pour le moment ses services gratuitement, c’est également une manière de faciliter l’accès des survivantes du cancer à cette thérapie par le tatouage. «Il y a des personnes en situation de précarité qui subissent ce traumatisme et qui n’ont pas la chance de pouvoir clore la boucle dans un endroit plus calme et chaleureux.» Plus tard, Ainhoa Cid Moreno souhaiterait être recommandée en service d’oncologie et ainsi collaborer avec les hôpitaux.

Instagram: @iknownxpple

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