L'arche de Noé aux 1001 wagons

En mai 2020, la plateforme de streaming Netflix mettait en ligne la première saison de la série Snowpiercer (ou le Transperceneige en français) signée Josh Friedman et Graeme Manson. Cependant, le scénario du train au 1001 wagons existe depuis quarante ans : ce sont en premier les français Jacques Lob et Jean-Marc Rochette qui, en 1982, publient la bande-dessinée "Le Transperceneige". Elle sera par la suite adaptée au cinéma par Bonj Joon-ho en 2013. Après le succès de la première saison, les adeptes de la série ont le plaisir de suivre, depuis février 2021, sa deuxième saison. Celle-ci apporte de nombreuses réponses aux questions laissées en suspens au cours de la première partie. C'est notamment le cas pour les mystères entourant le fameux propriétaire du Snowpiercer, Monsieur Wilford, que l’on découvrira enfin. De même, dans cette saison, l'humanité entrevoit concrètement pour la première fois l'espoir de descendre du Snowpiercer et de vivre à nouveau à l'air libre.

L'humanité rassemblée dans un train

Dans un futur proche du nôtre, la Terre affronte un dérèglement climatique comme elle n'en avait jamais connu. La surface du globe est entièrement emprisonnée sous une épaisse couche de glace et les températures extrêmes excluent dorénavant toutes formes de vie. La Terre est devenue inhospitalière. Alors que la vie, tant humaine qu'animale, semble condamnée, une poignée d'humains parvient à échapper à son sort en se payant une place dans un train à 1001 wagons, le Snowpiercer. Ce gigantesque train est en mouvement perpétuel et effectue sans cesse le tour du monde, à vive allure. Il permet à ses passagers de survivre en autosuffisance, en attendant de pouvoir à nouveau habiter le monde. Cependant, cette arche de Noé contemporaine n'est pas le havre de paix espéré par ses créateurs : le train est composé de trois classes fondées sur les prix des billets de train : l'obtention des billets et l'accès aux classes dépendant alors des moyens socio-économiques des passagers, les inégalités au sein du train sont criantes et incitent à la révolte. De plus, à ces trois classes s'en est inopinément ajoutée une quatrième, composée de passagers clandestins. Appelés "les sans-classes", ils vivent dans l'insalubrité et sont isolés du reste du train, enfermés dans les derniers wagons. "Survivra plus aisément celui qui aura le plus payé" : tel semble être l'adage du train appartenant à un certain monsieur Wilford. L'équilibre, tant social que politique, est fragile au sein du Snowpiercer. Et lorsqu'une lutte de classe éclatera au cœur des wagons, c'est l'avenir de l'humanité qui semblera se jouer. Dès lors, l'enjeu ici ne sera plus seulement de survivre au froid, mais aussi de survivre en communauté au sein même du Snowpiercer.

Une histoire revisitée

Bien que les grandes lignes de la série Netflix Snowpiercer ne soient pas originales et que la revisite de Josh Friedman et de Graeme Manson prenne des libertés sur la bande-dessinée, la série vaut tout de même la peine d'être visionnée. Les intrigues policières ajoutées au scénario initial apportent un nouvel aspect de la vie en communauté au sein du train et permet d'introduire de nouveaux personnages, comme celui d'Andre Layton, ancien enquêteur de police, qui créer le lien entre les "sans-classes" et les classes supérieures. La deuxième saison de la série, de par ses révélations très attendues depuis la fin de la première partie, tient en haleine le spectateur qui désire connaître tous les secrets de ce changement climatique soudain, de ce cher monsieur Wilford et des 1001 wagons. Action, rebondissements, intrigues et lourds secrets sont les maîtres-mots de cette seconde partie. Au même titre que la première saison de la série, sa suite est conseillée à ceux n'étant pas trop sensibles aux scènes de violences ainsi qu'à tous ceux qui souhaiteraient prolonger leur plaisir dans l'univers de Snowpiercer !