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«J’en suis sortie en larmes»

Le contrôle gynécologique est pour certaines un moment désagréable à passer. Trois jeunes femmes témoignent de leur expérience


 Margot Knechtle

Margot Knechtle

10 janvier 2022 à 02:01

Temps de lecture : 1 min

Gynécologie » «Je voulais en savoir plus sur les méthodes de contraception. Je suis sortie du cabinet en larmes.» C’est ainsi que Floriane Favre, étudiante infirmière de 21 ans, résume une de ses dernières consultations chez la gynécologue. Elle raconte être allée consulter car sa pilule ne semblait plus lui convenir: prise de poids et douleurs abdominales extrêmes. Des symptômes que son médecin n’a pas voulu croire. «Elle m’a dit que c’était normal pour une femme de souffrir. Tout ce que je demandais, c’était de connaître d’autres moyens de contraception», relate la Fribourgeoise. Sa gynécologue lui a alors tendu une liste de contraceptifs, en lui exposant les désavantages de chacun. «J’avais l’impression qu’elle voulait me faire peur. Elle était agressive.»

« Elle m’a dit que c’était normal pour une femme de souffrir. »

Un récit qui n’est pas isolé. Audrey, 24 ans, raconte être allée chez sa gynécologue pour se faire poser un stérilet: «Elle avait l’air irritée. Elle ne voulait pas m’en poser un et m’a donné une feuille intitulée Les désavantages du stérilet qui, à mon avis, contenait des informations erronées et des chiffres inventés.»

Marie, Fribourgeoise de 22 ans, explique ne jamais s’être fait entendre. «J’avais besoin de parler, j’avais des douleurs de règles extrêmes. La consultation a duré cinq minutes et je suis ressortie avec une pilule.» Les douleurs ne diminuant pas, elle y retourne: «Elle m’a effleuré le ventre et a exclu une endométriose.» Marie a ensuite consulté une autre gynécologue, qui lui a prescrit des cachets de magnésium qui se sont avérés inutiles. Puis, elle s’est rendue aux urgences, où elle a été reçue par le chef de clinique. «Il a fait un commentaire sur mon orientation sexuelle et sur mon poids. Il n’a pas réellement cherché de solution à mon problème et m’a dit que j’étais une femme parfaitement normale.» Depuis, Marie ne suit aucun traitement et dit être en «errance gynécologique».

« Elle m’a effleuré le ventre et a exclu une endométriose. »

Colère et dépit

Toutes ces jeunes femmes expriment la même colère. Elles se sentent dépitées face au manque d’humanité de certains médecins. Eva Zimmermann, psychothérapeute spécialisée en psychotraumatologie, déplore ce manque de sensibilité face à ces problèmes: «Le contrôle gynécologique est pour beaucoup un dépassement de limites et un mauvais moment à passer.» Selon elle, une violence gynécologique peut être tant verbale que physique. Par exemple: un geste non expliqué, lorsque la femme n’est pas prévenue qu’on va la toucher. «Si on subit un traumatisme, même léger, comme une humiliation, on devrait se faire aider ou consulter un psy spécialisé. C’est dramatique.» Et Floriane Favre de rappeler qu’«un traitement n’est jamais gravé dans le marbre. On a toujours le droit de demander conseil, on ne doit pas avoir l’impression de déranger!»

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