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«Je ne trouve rien»

A 27 ans, elle est au chômage depuis bientôt un an, à la suite de la pandémie. Un parcours semé d’embûches et de déceptions. Témoignage


 Luc Sarton Du Jonchay

Luc Sarton Du Jonchay

30 août 2021 à 04:01

Emploi » Depuis le début de la pandémie, le marché de l’emploi subit de plein fouet la crise économique. Trouver un travail est devenu un véritable parcours du combattant, et ce malgré une régression du taux de chômage depuis février. La jeunesse fribourgeoise n’est pas épargnée: en effet, selon l’infobulletin du Service public de l’emploi (SPE), plus de 1200 jeunes se sont trouvés sans emploi, tous secteurs d’activité confondus. Parmi eux, Marie*, 27 ans. Employée dans la restauration, elle a subi, comme bien d’autres, la fermeture du secteur durant la crise du Covid-19. Son employeur a finalement dû déposer le bilan de son restaurant, ce qui lui a fait perdre son emploi. «C’est très difficile d’arrêter de travailler du jour au lendemain», explique-t-elle.

Inscrite au chômage, Marie a à sa disposition diverses méthodes dont le but est de la soutenir dans ses recherches. Il s’agit notamment d’un atelier Technique de recherche d’emploi (TRE) ainsi qu’un programme d’emploi temporaire chez Zig Zag. Cette boutique de vêtements de seconde main est gérée par la Croix-Rouge et participe à un programme social de réinsertion professionnelle. Malgré tout, cela n’est pas suffisant pour la jeune femme: «J’ai l’impression que mon conseiller ORP (Office régional de placement) ne prend pas en compte mon avis et qu’il essaie de me placer de force et le plus vite possible dans un emploi alors que j’aimerais avoir de l’aide pour une réinsertion professionnelle», confie Marie.

Pression de l’entourage

Même si la période est difficile, elle apprécie néanmoins son placement chez Zig Zag: «C’est la première fois que je travaille dans la vente et cela me plaît. J’ai parlé avec la gérante pour être engagée à un poste fixe. Malheureusement, ils n’engagent pas pour le moment.» Une grande désillusion pour Marie, qui s’attendait à pouvoir exercer rapidement un métier dans la vente.

Dans sa vie privée, Marie doit également surmonter des obstacles liés à son statut de chômeuse: «Je subis de la pression de la part de mon entourage, qui me pousse à chercher plus. Mais ce qu’ils ne comprennent pas, c’est que je ne trouve rien», rétorque-t-elle. Sergio Rossi, professeur d’économie à l’Université de Fribourg, confirme qu’il n’est pas toujours si simple de trouver un emploi: «Le chômage est un problème individuel mais aussi un problème de désordre macroéconomique. Si le système ne fonctionne pas correctement, cela crée du chômage dit involontaire, c’est-à-dire que des personnes se trouvant en capacité de travailler ne trouvent pas de travail dans le secteur désiré.»

Forcée de prendre son mal en patience, Marie relativise: «Une des choses que je peux faire en attendant, c’est prendre le temps de réfléchir à ce que je veux vraiment faire, afin de pouvoir changer d’orientation si je le souhaite.»

* Prénom d’emprunt

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