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Devenir adulte à son rythme

Tout le monde n’aborde pas la question de l’âge adulte de la même manière. Diverses appréhensions et questions peuvent faire leur apparition


Franck Descloux

Franck Descloux

9 septembre 2023 à 14:30

Temps de lecture : 1 min

Société » Devient-on adulte à l’âge de 18 ans? Chacun appréhende ce moment de la vie avec ses propres questionnements et ses peurs. Pour Loriane Andrey, 19 ans, la façon dont elle devient indépendante de ses parents est un marqueur important de son chemin vers l’âge adulte. Elle pense notamment à la fois où elle a décidé seule de prendre rendez-vous chez un médecin: «Le fait d’entreprendre des démarches montre à quel point l’on grandit», avance la collégienne. L’émancipation vis-à-vis de ses parents se ressent également lorsque survient une difficulté: «Il n’est pas possible de se tourner vers eux à chaque fois. Avec le temps, on apprend à agir de manière plus adéquate en trouvant soi-même les solutions qui s’imposent», poursuit-elle.

Marie Spadafora, 20 ans, estime que l’on quitte l’adolescence en se distanciant de l’opinion d’autrui: «Plus petite, je cherchais à rendre fier tout le monde. En grandissant, il me semble penser davantage à moi, sans me soucier de ce que les autres vont penser, explique la Sarinoise. J’estime qu’il faut faire le deuil de l’approbation et assumer les décisions que je prends, même si elles sont difficiles ou que les conséquences s’avèrent négatives.»

Faire le deuil

Une notion du deuil que corrobore Florence Guénot, responsable du service psychologie au Réseau fribourgeois de santé mentale (RFSM). Elle compare le passage à l’âge adulte à une pièce à deux faces: «D’un côté, les libertés semblent s’accroître avec l’âge mais de l’autre, le poids des responsabilités entraîne la perte d’une insouciance, assimilée à l’enfance.» Selon la spécialiste, à l’âge adulte, les choix se restreignent et chaque décision prend en importance: «Cela participe à une certaine anxiété et à une confrontation au réel, que ce soit dans le domaine professionnel ou personnel», complète-t-elle. Elle pointe enfin la peur de ne pas trouver sa place ou de se sentir seul, loin de ses parents et de ses cercles amicaux.

« Le poids des responsabilités entraîne la perte d’une insouciance assimilée à l’enfance »

Marie ne craint pas forcément la solitude: «J’ai l’impression que, en grandissant, il est plus aisé de partager de bons moments avec des étudiants qui partagent une même trajectoire ou des mêmes passions.» Quant à Loriane, plutôt que la solitude, les injonctions perpétuelles à grandir lui mettent la pression: «La société impose de devenir adulte trop tôt, alors que je doute encore des meilleurs choix à faire. La jeune femme pointe l’appréhension de se tromper et voit la vie d’adulte où l’insincérité prend une place importante: «Je ne veux pas perdre ma bienveillance ni ma créativité qui ont fait mon âme d’enfant, tout comme je ne souhaite pas forcément suivre le mode de vie que m’ont inculqué mes parents.»

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