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Des BD à faire défiler

Originaires de Corée du Sud, les webtoons, des bandes dessinées numériques, commencent à susciter de l’intérêt au niveau international

Le webtoon se lit en faisant défiler son écran de haut en bas.

 Kessey Dieu

Kessey Dieu

26 avril 2021 à 04:01

Phylactères » Il y a une quinzaine d’années, le webtoon a bousculé l’univers du neuvième art en Corée du Sud. Ce mot-valise, formé de «web» et «cartoon», désigne des bandes dessinées entièrement numériques. A la différence des BD classiques, les webtoons se lisent verticalement, en faisant défiler son écran de haut en bas. Véritable carton au Pays du matin calme, cette nouvelle forme de narration commence à gagner en visibilité par ici.

Ayant flairé le potentiel de ce marché grandissant, plusieurs maisons d’édition de BD occidentales se sont dotées de leur propre plateforme de webtoons. Divers portails consacrés à ces BD 2.0 ont ainsi vu le jour ces dernières années. Au niveau francophone, on peut notamment citer Verytoon (2021), lancé par l’éditeur Delcourt, ou Webtoon Factory (2019), qui fait partie des Editions Dupuis. Mais la plateforme reine en matière de BD en ligne reste WEBTOON. Créée en 2004 par Naver, le «Google sud-coréen», elle compterait aujourd’hui plus de quinze millions de lecteurs quotidiens.

Parmi eux, Manel Favre, 19 ans, collégienne à Sainte-Croix, à Fribourg. «Ce que j’aime le plus dans les webtoons, c’est le fait que les histoires sortent par épisodes. Comme j’en suis une trentaine en même temps, j’ai toujours de nouvelles choses à lire le matin», partage-t-elle. Pour Sokthyra Tan, 21 ans, étudiante à la PrEP à Lausanne (une institution de formation privée), le webtoon se distingue aussi par son format innovant: «Le fait de devoir scroller pour découvrir la suite de l’histoire crée du suspense et rend la lecture dynamique. C’est à la fois simple, intuitif, et pratique.»

Un webtoon fribourgeois

A l’occasion du lancement de sa filière francophone fin 2019, WEBTOON, qui compte aussi des créations étrangères dans son catalogue, contacte l’artiste fribourgeoise Nidonite pour une collaboration. C’est ainsi que naît Chocolat et piment, un webtoon léger mettant en scène un couple de jeunes adultes aux personnalités complètement opposées, paru entre mai 2020 et février 2021.

«C’était très différent de ce que j’avais l’habitude de faire, notamment au niveau narratif. Ça m’a demandé beaucoup de discipline», se souvient Nidonite, de son vrai nom Ajmi Nida-Errahmen. Le travail est en effet conséquent: pendant près d’un an, l’illustratrice de 25 ans publie à raison de trois fois par semaine. Malgré ce rythme de publication soutenu, l’expérience la marque positivement: «C’était incroyable. Ça changeait de mes mandats habituels. Je pouvais dessiner quand je voulais, où je voulais et ce que je voulais», dévoile-t-elle. «Ça m’a également permis de me sentir plus légitime en tant que dessinatrice et de comprendre que j’étais avant tout bédéiste.» Nidonite, qui n’exclut pas de se lancer dans la création d’un deuxième webtoon, se consacre aujourd’hui à un projet papier, qui fera cette fois-ci intervenir des super-héros.

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