A chaque ennui son hobby

Dis-moi tout!

Tayana Matano

17 ans, étudiante au collège

«Pour ma part, l’ennui est un moment qui me procure un sentiment de solitude durant lequel je tente de me divertir. Cela arrive principalement lorsque je fais quelque chose de redondant, par exemple en passant du temps sur mon téléphone. Je comprends alors que j’aurais besoin d’être stimulée. Dans ces moments de lassitude, j’essaye de ne rien faire de stupide ou d’inutile. La plupart du temps, je m’installe, de la musique dans les oreilles, face à un sudoku ou un casse-tête. J’ai toujours aimé les chiffres, cela me captive. Les sudokus sont une activité que j’ai découverte avec ma grand-mère quand j’étais petite. Généralement je m’ennuie le soir, quand le sommeil refuse de venir. Résoudre des énigmes m’apporte de la tranquillité et de l’apaisement, car parfois cela m’agace de m’ennuyer. Selon moi, il n’y a donc pas de solution universelle contre l’ennui à cause de la diversité des intérêts que l’on peut avoir.»

Siméon Fournier

17 ans, étudiant au collège

«Je pense que je m’ennuyais moins durant mon enfance en comparaison à maintenant, particulièrement lors des vacances scolaires. Je passais des heures à inventer des histoires avec mes jouets. Aujourd’hui, je n’ai plus la même imagination, et cela referme tout un monde divertissant dans lequel je plongeais. Pour moi, l’ennui c’est un moment où je ne trouve plus d’activités qui stimulent mon cerveau, mais je ne crois pas qu’il y ait forcément un rapport avec la solitude. Néanmoins, l’un de mes premiers réflexes lorsque je m’ennuie est d’appeler mes amis. J’organise souvent des activités avec eux. Si personne n’est disponible, je joue aux jeux vidéo, je traîne sur les réseaux sociaux ou je lis. J’ai découvert la lecture il y a longtemps, avant même d’entrer à l’école enfantine. En général, je le fais pendant les vacances, quand le temps libre ne manque pas. Ouvrir un livre ou appeler ses amis sont, selon moi, de bons moyens d’échapper à l’ennui.»

Lucia Schmid

16 ans, étudiante au collège

«Il y a une dizaine de mois, j’ai commencé le crochet. J’étais chez moi et je m’ennuyais. En fouillant les armoires, j’ai découvert une boîte que personne n’utilisait jamais. Dedans, il y avait une pelote de laine et un crochet, j’ai alors appris comment crocheter à l’aide de vidéos explicatives sur internet. Aujourd’hui, je confectionne de petites décorations que j’offre à mes proches ainsi que des balles. Celles-ci me seront utiles plus tard pour apprendre à jongler. Acquérir de nouvelles compétences est, d’après moi, la meilleure chose à faire lorsqu’on s’ennuie. Crocheter m’aide à être plus patiente, mais je ne pense pas que je le ferais si je ne m’ennuyais pas. A mon avis, il y a entre autres dans l’ennui une dimension de solitude. Je pense avoir été plus atteinte par l’ennui durant mon enfance. Maintenant, grâce à mes études et à mon travail pendant les vacances, je suis occupée et donc moins encline à m’ennuyer.» Estelle Rotzetter