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Société

Mehdi Chebani. «On essaie de faire en sorte que la personne ressorte grandie de sa convalescence»

Physio du Team AFF, Mehdi Chebani est arrivé à Fribourg par hasard, pour ne jamais repartir.

Mehdi Chebani, physio à Fribourg Photo Lib / Charly Rappo, Fribourg, 01.09.2023Charly Rappo/Charly Rappo / La Liberté

Pierre Schouwey

Pierre Schouwey

2 septembre 2023 à 17:45

Temps de lecture : 1 min

Sport » Il vous fait asseoir sur un tapis de gym, le dos bien collé contre le mur et les jambes parfaitement étendues, histoire de «bien étirer toute la chaîne postérieure.» Déformation professionnelle assumée. Avec Mehdi Chebani, tous les moments sont bons pour prendre soin de sa carcasse. Même pendant une interview. Vêtu de son tee-shirt rouge estampillé «Physioclub Fribourg» et d’un short gris, un accoutrement «pas des plus placebos, qui ne vend pas du rêve» mais dont il ne se sépare jamais en période estivale, il passe d’un genou opéré à une hanche grinçante dans son cabinet qui transpire l’effort.

La semaine de l’invité

La phrase que vous ne voulez pas entendre un lundi?

«Aujourd’hui, ça va comme un lundi.»

Avec qui ne voudriez-vous surtout pas passer votre mardi matin?

Patrick Willems, qui était mon professeur de biomécanique à l’université en Belgique.

Quelle est l’odeur de vos mercredis après-midi d’enfance?

Vous imaginez bien qu’un écolier avait congé tout le mercredi, et pas seulement l’après-midi, en France. Pour en revenir à la question: l’odeur chaude du court numéro 4 au Tennis-Club intercommunal de Cernay, alias TCIC.

Avec qui partageriez-vous volontiers l’apéro du «jeudredi»?

Nelson Mandela et Mohamed Ali. Les sujets de discussions n’auraient pas manqué.

Vendredi, tout est permis; où partez-vous en week-end prolongé?

A Morgins avec ma copine, Elise. Un bel endroit que je ne connaissais pas avant d’y aller.

La petite folie que vous n’avez jamais osé tenter un samedi?

Rester calme et ne rien foutre avec un bouquin.

A quoi ressembleront vos dimanches de nonagénaire?

Allongé, bouffé par les vers.

Bio express

Naissance: le 30 janvier 1975 à Evry, en région parisienne. Vit à Domdidier avec Elise Pauchard.

Parcours: Baccalauréat scientifique suivi d’un bachelor en diététique et nutrition dès 1995. Après un diplôme universitaire en attaché de recherches cliniques à Paris, il travaille pour Roche pendant quatre ans, de 2001 à 2005. Puis il part se former en physiothérapie en Belgique, à l’Université de Louvain-la-Neuve, de laquelle il ressort diplômé en 2009. Commence à travailler en Suisse l’année suivante, d’abord à la Clinique générale Sainte-Anne, puis à l’HFR, où il participe au projet HFR Sport. A son compte depuis 2019 au Bourg, à Fribourg, et bientôt à Domdidier. Il est en outre responsable des soins au Team AFF.

Hobbies: Le sport «et mon gazon»

Ici, un maillot dédicacé de Fribourg-Gottéron. Là, un souvenir du FC Haute-Sarine sur lequel on distingue deux mots: «Merci Mehdi». Du joueur confirmé de Promotion League au latéral généreux – c’est une qualité – de 5e ligue, les footballeurs défilent et reviennent. Car tester la «méthode Mehdi», approuvée autant par le FC Fribourg de l’époque des Yannick Zaugg, Benoît Charrière ou autre Alain Bondallaz que par le Team AFF, dont il est toujours le responsable des soins, c’est l’adopter. «Je peux imaginer que toutes les personnes qui débarquent dans ces locaux ne sont pas totalement à l’aise, parce que c’est quand même très «sport». Il y a mille et un physios, mille et une méthodes. Mais ici, c’est la mienne.» La voix est douce, l’approche un peu moins.

6-0, 6-0

«Une main de fer dans un gant d’empathie»: autobiographique, la formule dit tout du personnage, que l’humour pince-sans-rire rend tout de suite moins intimidant. Derrière cette poigne redoutable (et redoutée) qui ne ménage ni nœud musculaire, ni entorse bleutée, traîne une oreille attentive et compatissante. «Aujourd’hui, je parle, mais d’habitude, j’écoute», s’amuse le thérapeute, capable de faire beaucoup de choses en 24 heures, mais pas de miracles. «J’insiste toujours sur le fait que le patient est au centre de son processus de guérison. Nous, physios, ne représentons qu’un moyen auxiliaire pour y arriver, quelques pour cent du long chemin à parcourir.»

Le sien, de chemin, l’a parachuté à Fribourg. Une ville «humaine, culturelle, belle, historique, vallonnée, un peu bizarre parfois et un peu cabossée, à mon image. Mon parcours n’est pas lisse, encore moins rectiligne», constate le Parisien de naissance, qui grandit près de Strasbourg, une raquette à la main et un ballon au pied.

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