Comment survivre devant l’écran
Page Jeunes - Jeux vidéo • Les amateurs de frisson ont de quoi claquer des dents avec «The Evil Within» et «Alien: Isolation», deux jeux d’horreur sortis cet automne. Critique.
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Louis Rossier
10 novembre 2014 à 15:49
Comme il y en a pour aimer les côtes de bette ou le fenouil, il y en a qui cherchent à se faire peur pour le plaisir. Ce sont les amateurs de «survival horror», un type de jeu vidéo qui voit deux nouveaux titres s’ajouter à son panthéon.
«The Evil Within»
Dernière création de Shinji Mikami, le créateur de la franchise «Resident Evil», «The Evil Within» nous met dans la peau de Sebastian Castellanos, un flic appelé dans un vieil asile pour une mystérieuse urgence. Les cadavres mutilés qu’il y découvre n’ont rien de réjouissant, et lorsqu’il parvient de justesse à ressortir de l’hôpital psychiatrique en vie, le monde tel qu’il le connaissait n’est plus le même: des forces maléfiques, que l’inspecteur Castellanos devra combattre, l’ont transformé à jamais.
Patchwork d’influences variées, lorgnant autant du côté du vieux cinéma d’horreur américain («Evil Dead», «Massacre à la tronçonneuse») que de son équivalent japonais, «The Evil Within» perd le joueur dans un scénario sans queue ni tête aux transitions abruptes, qui semble avant tout servir de prétexte à la mise en place de scènes traumatisantes. Outrageusement gore, il se montre aussi beaucoup trop bourrin pour parvenir à effrayer le joueur. Mais bizarrement, malgré sa personnalité inexistante, ses bugs et ses défauts, on s’ennuie assez peu au fil des 15 heures qu’il faudra pour le terminer, bien que les amateurs du genre ne puissent rien y trouver de neuf à se mettre sous la dent.
«Alien: Isolation»
Reprenant là où s’était arrêté le premier film de la série «Alien», «Alien: Isolation» nous propose d’incarner Amanda Ripley, la fille d’Ellen Ripley, héroïne du film de Ridley Scott. La navette de secours du Nostromo, dans laquelle s’était échappée sa mère, a accosté quinze ans plus tard à la station spatiale Sevastopol. Amanda Ripley rejoint la mission de routine qui doit aller récupérer la boîte noire de l’appareil. Seulement, lorsqu’ils arrivent à la station Sevastopol, celle-ci est en proie au chaos: il y avait quelque chose de vivant et de très méchant dans la navette.
Angoissant, «Alien: Isolation» reprend les ingrédients qui faisaient le succès du film de 1979. Il n’y a ainsi qu’une seule créature sur la station Sevastopol, mais on ne sait jamais où et quand cette incarnation de la mort s’apprête à frapper. En plus du monstre imaginé par feu H.R. Giger, on doit également composer avec les survivants de la station, rendus agressifs par la menace qui les surplombe en bavant. Machiavélique, le jeu utilise de longues phases d’exploration pour endormir la vigilance du joueur avant de faire surgir sans avertissement l’alien du plafond pour le dévorer vif. C’est enfin un réel plaisir de se replonger dans la mythologie d’«Alien»; le scénario et les dialogues s’en sortent avec honneur, constituant d’une certaine manière la suite du premier film qu’on attend depuis 35 ans. Un coup de cœur qui s’adresse autant aux fans de la franchise qu’aux amateurs de «survival horror».
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Repères
«The Evil Within»
> Genre: horreur, survie.
> Développeur: Tango Gameworks.
> Editeur: Focus Home Interactive.
> Plateformes: PC, PS3, PS4, 360, ONE.
«Alien: Isolation»
> Genre: horreur, survie, infiltration.
> Développeur: The Creative Assembly.
> Editeur: Sega.
> Plateformes: PC, PS3, PS4, 360, ONE.
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