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Société

Je me sens une bonne mère quand... (4/4)

Mélanie Richoz est l’autrice, entre autres, de Mouches et Apollo.


Mélanie Richoz/Aude May Lepasteur

Mélanie Richoz/Aude May Lepasteur

5 mai 2022 à 18:26

Temps de lecture : 1 min

Fête des mères

En hommage à toutes les façons d’être mère, quatres écrivaines réfléchissent et témoignent des moments où elles se sentent adéquates dans une société qui soumet les mamans à d’incessantes pressions.

Suffisamment cruelle

«Je me sens être une mère suffisamment bonne quand mon fils, à grandes enjambées, se précipite dans la cour d’école pour rejoindre sa classe; quand il appelle ses potes par leur prénom et les checke; quand il me casse les pieds pour les inviter à la maison, au skatepark ou à la piscine; quand il s’invite chez eux pour prendre le goûter, dormir ou manger; quand il veut faire du vélo, du foot, du hockey, du unihockey, du judo, du karaté, du ski, du trampoline et plus tard du parkour; quand il salue les passants et, pour rire, lance des «Salut! Marie-Claude!» à des inconnues enjouées qui, en retour, lui adressent un sourire; quand il complimente les dames mais aussi les messieurs de leur élégance et quand il s’étonne de leur sympathie; quand il crie, sur le trottoir, pour interpeller le serveur du bar voisin ou le cuisinier du gastro du coin; quand, d’un geste de la main, il remercie les automobilistes devant le passage clouté; quand il monte grignoter des biscuits chez la voisine; quand il descend jouer avec mes collègues; quand il trépigne, des mois à l’avance, à l’idée de convier toute l’école à son anniversaire; quand il dit: «c’est cool qu’il, c’est cool qu’elle vienne souper à la maison!»; quand il demande à l’invité ou l’invitée du jour de lui lire l’histoire du soir et de le border; quand il veut aller dormir chez son cousin; quand il se réjouit des vacances chez sa grande sœur; quand il saute dans les bras de ma mère; quand il se love dans les bras de mon père, tout coincés sur un canapé trop étroit pour eux deux; quand il se pend au cou de son père et le supplie: «Chatouille-moi avec ta barbe! Allez, papa, chatouille-moi, s’il te plaît… Chatouille-moi encore!»…

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