Violence » En novembre 2021, la joueuse de tennis et ancien numéro un mondial en double, Peng Shuai, défrayait la chronique, disparaissant soudainement après avoir accusé de viol l’ex-premier ministre chinois Zhang Gaoli. De retour trois mois plus tard, elle démentait en bloc ses accusations et annonçait mettre un terme à sa carrière.
Cette étonnante affaire s’ajoutait à d’autres disparitions tout aussi mystérieuses. Comme celle du milliardaire Jack Ma, fondateur de la plateforme Alibaba, qui s’est volatilisé d’octobre 2020 à janvier 2021, à la suite d’un discours critiquant le système bancaire chinois. Ou celle de l’ancien président d’Interpol, Meng Hongwei, disparu en 2018 et réapparu six mois plus tard pour assister à son procès pour corruption. Récemment, c’est le ministre de la Défense, Li Shangfu, qui disparaissait de la scène publique. Selon le Financial Times, qui cite des sources américaines, il ferait l’objet d’une enquête et aurait été relevé de ses fonctions.
Stratégie d’intimidation
Ces cas de «disparitions forcées» de personnalités chinoises ne forment cependant que la pointe de l’iceberg. «Les disparitions forcées s’inscrivent de longue date dans la panoplie des régimes répressifs à travers la planète. Après l’Argentine, le Sri Lanka, le Mexique ou la Syrie, c’est la Chine qui est sur le devant de la scène», commente Nadia Boehlen, porte-parole de la section suisse d’Amnesty International.