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Une nuit au camping

A Vidy, on dort en ville de Lausanne

Fleuron des années 1960, le camping voit passer les ans, comme bon nombre de ses résidents


 Santi Terol

Santi Terol

7 juillet 2022 à 21:02

Temps de lecture : 1 min

Une nuit au camping (5/6) » Dans la traversée de la Suisse des campings insolites, arrêt au camping de Vidy, un site urbain situé au bord du Léman.

Trois ans après la tenue de l’Expo nationale de Lausanne, en 1964, le camping de Vidy était inauguré. «C’était le fleuron des campings à l’époque», indique Claude Michel, directeur du site depuis 1987. En 2022, l’esprit «glamping» n’est pas d’actualité à Vidy, et la dizaine de bungalows à louer ou les sanitaires accusent leur âge. Ils détonnent assurément avec le bâtiment ultramoderne du Comité international olympique (CIO), juste à l’arrière du village de campeurs. Propriétaire des lieux, la ville de Lausanne a des projets de modernisation dans ses tiroirs, indique Claude Michel, en espérant que ces réformes verront bientôt le jour.

Dans le complexe, le restaurant des Berges n’est séparé du lac Léman que par une promenade. Celle-ci mène directement aux places de jeux et à la plage de sable. Ce couple avec enfant vit à l’année au camping de Vidy. Appelons-les Etienne et Lucie, car ils veulent se démarquer de la mauvaise image qui colle parfois aux personnes qui choisissent de vivre à l’air libre. C’est pour retrouver ses sensations de gamin, et un peu par esprit rebelle, qu’Etienne a investi dans un confortable mobile home.

Deux mois de surchauffe

«J’avais 9 ans lorsque mon père a persuadé ma mère de vivre dans ce camping. Mais c’était chaud patate», raconte-t-il. A 18 ans, le jeune homme part vivre «comme tout le monde» en appartement. «J’ai tenu trois ans en pleine ville de Lausanne. Je me sentais enfermé, il n’y avait personne avec qui discuter.» Etienne décide de revenir au camping. Mais il est confronté à une liste d’attente longue comme le bras: «Après sept ans, j’ai enfin reçu un coup de fil m’informant que j’étais en tête de liste.» C’était en 2013.

En 2017, l’histoire se répète. Lucie accepte d’emménager avec Etienne: «J’avais peur au début, dit-elle. J’imaginais une vie en roulotte, car je n’avais jamais fait de camping, même en vacances.» La réalité est bien différente. Avec chambres, cuisine, W.-C.-douche et auvent, le couple dispose de 75 m2. «En fait, c’est plus grand que mon ancien appart’, et j’ai un jardin.»

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