S’exercer à l’empathie

Ces histoires sont des «séquences» extraites des rencontres que l’Education familiale organise dans le canton; elles traitent des compétences éducatives des parents.

Dans une place de jeu, un enfant vient de lâcher son ballon. Il pleure, hurle sans relâche. Quelles peuvent être les attitudes et les réactions des différents adultes présents?

«Je t’avais pourtant dit de faire attention», «j’étais sûr que ça finirait comme ça», «pas question d’aller en chercher un autre». Voici quelques exemples d’attitudes «apathiques» qui ne tiennent pas compte de ce que l’enfant ressent. La racine du mot grec désigne la souffrance, précédée d’un préfixe privatif.

«Tout ça pour un malheureux ballon», «arrête tout de suite, sinon je vais te donner une bonne raison de pleurer», «tu as fini de faire le bébé?». Ce sont des exemples de réponses «anti-pathiques» qui nient les émotions de l’enfant. Le terme qui désigne cette attitude est constitué de la même racine que précédemment, avec un préfixe qui indique le fait d’aller contre.

«Ça me fait de la peine de te voir comme ça», «tu arrêtes de pleurer si je t’en prends un autre?», «vilain ballon, qui fait pleurer mon enfant!». Dans ces réponses «sympathiques», qui confirment la souffrance, les adultes sont eux-mêmes affectés. Le préfixe, qui permet de construire le mot désignant cette attitude, indique que nous sommes unis avec l’autre, comme en symbiose.

«C’est rageant qu’il se soit échappé, ça arrive souvent avec ces ballons», «c’est triste qu’il soit parti, on lui souhaite un bon voyage?», «c’est normal de pleurer, tu aimais jouer avec ce ballon». Dans ce cas, l’adulte est «empathique», il reste serein et prend en compte la souffrance de l’enfant, sans en être affecté. Il montre de la compréhension, sans pour autant partager la souffrance. Le préfixe, comme dans embrasser, indique le fait de cerner, de comprendre au sens figuré comme au propre.

Parents et éducateurs, entraînons-nous à exprimer de l’empathie!

Equipe de l’éducation familiale, Fribourg

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