Les locataires menacés d’expulsion ont plus besoin d’aide en 2023
Les locataires menacés d’expulsion sont plus nombreux qu’en 2022 à frapper à la porte de l’Association vaudoise pour la sauvegarde du logement des personnes précarisées. Interview de la présidente Ada Marra et du coordinateur social Simon Dubois.
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Achille Karangwa
19 octobre 2023 à 13:20
Droit du bail » Créée fin 2020, l’Association vaudoise pour la sauvegarde du logement des personnes précarisées (AVSL) milite en faveur des locataires menacés d’éviction. Elle a pu éviter 26 expulsions en 2022. Entre janvier et septembre de cette année, ce sont 180 ménages qui ont déjà contacté l’AVSL, contre 120 sur la même période de l’année dernière et globalement un tiers de contacts entrants (mails, téléphones et rendez-vous) de plus qu’en 2022. Souvent un public féminin et précaire.
Une augmentation qui fait craindre davantage de sollicitations à venir, alors que «les hausses de loyers vont se faire sentir et les commissions de conciliation sont déjà débordées», explique Simon Dubois, l’un des deux coordinateurs sociaux de l’AVSL. Nous l’avons rencontré dans son bureau lausannois de la Maison du peuple, avec sa présidente, l’ex-conseillère nationale socialiste Ada Marra.
Pour quelles raisons avoir lancé l’AVSL?
Ada Marra: En pleine période Covid, nous avons remarqué que les personnes les plus fragiles perdaient leur travail, mais également leur logement. Nous avons pris pour modèle l’Association pour la sauvegarde du logement des personnes précaires, à Genève. Notre but: faire de la médiation auprès des logeurs lorsqu’il y a menace d’expulsion, et du conseil et de l’accompagnement auprès des locataires.
Quelle différence avec l’Association de défense des locataires (Asloca)?
Simon Dubois: Il faut être membre et cotiser depuis au moins trois mois pour leurs prestations. Chez nous, tout est gratuit. Par ailleurs, l’Asloca ne s’occupe en principe pas des litiges du droit du bail qui concernent la sous-location (28,9% des cas en 2022 pour l’AVSL, ndlr). En revanche, nous nous arrêtons à la justice de paix, alors que l’Asloca peut aller jusqu’au Tribunal des baux.
AM: Nous ne nous adressons pas aux mêmes publics, et sommes complémentaires. D’ailleurs l’Asloca est l’un de nos membres fondateurs et nous donne des formations.
Quels sont les motifs principaux pour lesquels les gens se retrouvent à l’AVSL?
SD: En majorité des arriérés de loyers, mais aussi le devoir de diligence (problèmes de voisinage, par exemple), ou encore le manque de soin à la chose louée, comme un cas que nous avions eu qui concernait l’entretien d’un lierre. La non-déclaration d’une sous-location revient aussi.
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