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Régions

Une voix pour les microfermes

L’Association suisse des microfermes vient d’être créée afin de mieux reconnaître ce type de structures

Benoît Girardin (à g.) et David Bichsel. © DR

Nicole Rüttimann

Nicole Rüttimann

11 septembre 2023 à 11:55

Agriculture » «Notre but est que l’association facilite réellement la vie de ses membres», lance David Bichsel, président de l’Association suisse des microfermes qui vient d’être créée. Elle a été présentée officiellement ce 10 septembre dans le canton de Fribourg, à l’occasion de la Journée technique des microfermes 2023, initiée par Benoît Girardin. L’événement s’est tenu sur son domaine à Villarsiviriaux; ainsi que sur un autre à Prez-vers-Noréaz. Au menu: présentations, démonstrations et échanges sur divers thèmes, tels que serres mobiles ou forêt-jardin.

Cette nouvelle association englobe le label Terre durable, co-créé par Benoît Girardin en 2019. Adapté à la production de fruits et légumes à petite échelle, il vise selon lui «à répondre à la nécessité d’une transition durable et écologique dans le domaine de l’agriculture». Mais qu’est-ce qu’une «microferme»? «C’est une exploitation sur une petite surface privilégiant le maraîchage bio-intensif et la vente directe», explique David Bichsel. «A cela s’ajoutent d’autres critères plus spécifiques au sujet de la culture de plantons, l’énergie ou des activités annexes. Quant à la surface limite, elle serait de 5 hectares selon le label Terre durable mais doit être discutée, variant selon le type de cultures».

Reconnaissance officielle

L’association, basée à Neuchâtel où réside son président, a pour objectifs d’«obtenir une reconnaissance officielle et pouvoir mieux gérer les aspects administratifs, comptables et juridiques de ces nouvelles formes d’exploitations. De rassembler les acteurs qui y travaillent, les représenter et défendre leurs intérêts», selon le président. «Nous voudrions être reconnus en tant qu’unités de production de nourriture, aussi pour un éventuel accès à des subventions et l’octroi de certains droits, qui ne sont pas alloués pour une agriculture considérée comme «de loisir» au vu de sa taille», relate-t-il.

Une des visées de l’association est aussi d’encourager des mises en réseau: «Des partenariats avec d’autres agriculteurs aux mêmes sensibilités, ainsi que des liens entre microfermes.» Avec à la clef un échange de matériel par prêt, location, ventes ou achats communs via une plateforme. Et un soutien technique dispensé par les pairs pour les microfermes fonctionnant souvent grâce au travail manuel. La journée technique sera aussi pérennisée. L’association est ouverte à toutes les microfermes en Suisse, aux membres de soutien et aux partenaires tels que les instituts de recherche biologique. «Notre but est de se coordonner pour orienter les recherches vers des structures et des sujets ad hoc», relève-t-il.

Les inscriptions s’ouvriront courant octobre. Difficile d’anticiper le nombre de membres selon David Bichsel, mais une étude en cours réalisée par Agridea recense une centaine de microfermes en Suisse. Elles seraient une vingtaine dans le canton de Fribourg. «Le budget sera d’environ 12 000 francs la première année, pour permettre la mise en place de la plateforme d’échanges ou le système de soutien technique», note-t-il.

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