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Bellegarde. Un temps pour la planification

Désormais assainie avec l’aval de ses actionnaires, la société des remontées mécaniques de Bellegarde entre dans une phase d’étude stratégique, dans le but de doper la fréquentation. Le président, Thomas Rauber, évoque des projets.

«Nous avons un conseil d’administration et des actionnaires jeunes et motivés», dit Thomas Rauber, président des remontées mécaniques de Bellegarde.Charly Rappo

Stéphane Sanchez

Stéphane Sanchez

9 juillet 2024 à 18:02

Temps de lecture : 3 min

Les actionnaires des remontées mécaniques de Bellegarde ont accepté jeudi dernier l’assainissement du bilan de leur société anonyme et la reconstitution de son capital-actions. Perspectives en compagnie de Thomas Rauber, président du conseil d’administration des Jaun-Gastlosen Bergbahnen.

Quelles sont maintenant vos idées pour l’avenir?

Thomas Rauber: Nous allons d’abord préparer la saison d’hiver et mettre en place une buvette à la station d’arrivée. Le restaurant actuel, le Bärghus, est fermé depuis plus d’une année. Il ne nous appartient pas. La société propriétaire ne souhaite pas le vendre et ses conditions de location sont telles que nous ne pouvons pas entrer en matière. Mais il nous faut accueillir les visiteurs.

Ensuite?

Nous aimerions améliorer l’accueil des camping-cars, en bas, voire l’agrandir et y ajouter un camping. Une étude nous dira à quel prix et dans quelles conditions nous pourrons le faire, car le secteur est proche de la Jogne. Nous souhaitons aussi proposer un mur de grimpe pour les enfants – en écho aux Gastlosen, le spot des grimpeurs. Pour l’arrivée du télésiège, nous pensons aménager une place de pique-nique et de grillades couverte, ainsi que des jeux.

Nous allons rencontrer les paysans pour déterminer les collaborations possibles. Nous allons aussi travailler avec le Parc naturel régional Gruyère Pays-d’Enhaut pour développer une offre de sensibilisation sur le thème de la nature. C’est cette nature que nous voulons mettre en exergue, tout comme la sérénité des lieux.

« La mise en œuvre de ces projets dépendra beaucoup des autorités »
Thomas Rauber·Président du conseil d’administration des Jaun-Gastlosen Bergbahnen

C’est donc un nouveau départ…

Oui, la mise en œuvre de ces projets dépendra beaucoup des autorités cantonales et communales, pour des questions d’aménagement, notamment. Nous sommes aussi en contact avec l’Etat, l’Association régionale de la Gruyère (ARG) et la Nouvelle politique régionale, afin de financer une étude stratégique. Nous ne pouvions pas obtenir de fonds sans assainir la société, ce qui est chose faite. Mais il faudra encore quelques mois pour bien planifier les choses et fixer des priorités. Chaque investissement devra générer rapidement des recettes, sans mettre en péril la viabilité de la société.

Un défi…

Oui! Exploiter une petite station comme la nôtre est un challenge! Mais nos projections sont à l’équilibre, avec des recettes modestes et des hivers plutôt moyens. Nous avons aussi réduit le nombre d’employés fixes et décidé de fermer les installations le lundi. Mais surtout, nous avons un conseil d’administration et des actionnaires jeunes, motivés et qui veulent apporter une valeur ajoutée à la vallée. Notre offre est unique. Si elle reste authentique, si elle est solide et bien communiquée, le public sera là. Nous pourrons aussi compter sur des événements en été ou en hiver. Plusieurs actionnaires ont déjà des idées.

Vous pouvez maintenant augmenter le capital à 2,5 millions de francs. Est-ce pour des canons à neige?

Le conseil d’administration peut effectivement procéder à cette augmentation sans convoquer une assemblée extraordinaire. Mais à la condition qu’il y ait un projet. Et pour l’instant, nous n’en avons pas. L’enneigement artificiel était un projet majeur, mais il sera difficile à réaliser tel que prévu. Les signaux du canton et de l’ARG sont clairs: nous n’aurons pas leur soutien financier. Nous allons bien sûr entretenir l’enneigement artificiel actuel, le rénover si nécessaire, pour maintenir notre offre hivernale. Mais ce n’est pas l’hiver qui va sauver la station: il faut viser les quatre saisons.