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Villars-sur-Glâne. Une exposition de photographies réalisées par des migrants a été vandalisée

Plusieurs panneaux de l’exposition «Regard sur les cultures», vernie samedi, ont été renversés ou éventrés au couteau dans la nuit suivante. Le comité d’organisation se dit choqué et a porté plainte.

Ce sont essentiellement les photos sur lesquelles des migrants sont reconnaissables qui ont été vandalisées.
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Patrick Biolley

Patrick Biolley

11 novembre 2024 à 11:55, mis à jour à 12:12

Temps de lecture : 2 min

Samedi, une cinquantaine de personnes ont participé au vernissage de l’exposition «Regard sur les cultures», mise en place par l’association With-in-out, le long du chemin pédestre reliant Cormanon au quartier de Beaumont. Dans la nuit, un peu plus d’un tiers des cinquante photographies et poèmes réalisés par des personnes migrantes ont été vandalisés. «On m’a appelé dimanche matin pour me dire que deux panneaux avaient été renversés. Sur place, nous avons découvert également une dizaine d’autres photos découpées au couteau», explique Michael Anderes, membre du comité d’organisation.

Cette exposition veut offrir un espace d’expression aux personnes migrantes, mettant en avant l’interculturalité. L’association désire faire de l’art, de la photographie et de la poésie «un moyen pour développer l’interaction entre les différentes personnes ou cultures», comme elle le soulignait dans son communiqué de présentation.

Ce sont en majorité les images qui expriment des cultures étrangères qui ont été visées. Le comité d’organisation, lui, préfère ne pas jeter d’huile sur le feu en tirant des conclusions hâtives. Une plainte a été déposée lundi matin auprès de la police cantonale. Cette dernière a confirmé l’information tout en soulignant qu’aucune intervention durant le week-end n’avait eu lieu. Une enquête a été ouverte.

L’exposition vivra

Si le coût total du préjudice est, pour le moment, estimé à quelques centaines de francs, «c’est le coup moral qui nous choque, reprend Michael Anderes. J’ai eu dimanche un des participants au téléphone qui pleurait, il se sentait menacé et poursuivi comme il l’avait été dans son pays. C’est extrêmement grave.»

L’exposition doit se tenir jusqu’au 15 décembre et le comité d’organisation ne sait pas encore s’il réparera les panneaux ou les remplacera. «Il y a cette crainte que si l’acte était prémédité, il se répétera, souffle Michael Anderes. La volonté est que les œuvres restent visibles.» La mise sur pied de l’événement avait commencé en début d’année et les photographies réalisées durant l’été avant d’être imprimées au début de l’automne.

Plusieurs sponsors avaient permis l’organisation dont notamment le canton, les communes de Fribourg et de Villars-sur-Glâne ainsi que la Loterie Romande. «Encore une fois, le problème n’est pas financier. C’est symbolique. Et tout le monde est sous le choc. Surtout les participants qui se sont investis dans ce projet et sont, aujourd’hui, confrontés à ce vandalisme», conclut Michael Anderes.