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Ancienne décharge de la Pila polluée par des PFAS? De nouvelles analyses seront menées

Le spectre des polluants examinés à la Pila continue d’être élargi. Après les PCB, places aux PFAS et à d’autres substances potentiellement déterminantes.

Les résultats de cette nouvelle étude permettront de préciser les filières d’élimination des déchets lors de l’élaboration du projet d’assainissement du site.Charly Rappo

Mélina Fritsch

Mélina Fritsch

Aujourd’hui à 15:37

Temps de lecture : 2 min

Multiplier les observations pour être certain du chemin à prendre. Tel est le but de la nouvelle campagne d’analyses des PFAS sur l’ancienne décharge de la Pila, annoncée conjointement, entre autres, par la Direction du développement territorial, des infrastructures, de la mobilité et de l’environnement (DIME) ainsi que la Direction des institutions, de l’agriculture et des forêts (DIAF) de l’Etat de Fribourg. Cette nouvelle étude doit permettre d’y voir plus clair dans la préparation de l’assainissement des lieux.

De premiers tests avaient été réalisés en 2023 dans les eaux souterraines de ce site qui a servi de décharge à la ville de Fribourg entre 1952 et 1973. Ceux-ci ont prouvé la présence de PFAS, dans des concentrations «inférieures aux valeurs d’assainissement». Or l’avant-projet d’épuration du site remis aux autorités, qui repose sur l’excavation de le zone haute de la décharge (pour un coût approximatif de 150 millions de francs), n’a pas tenu compte de la présence des PFAS.

D’où la tenue de cette nouvelle campagne d’analyses, dans l’idée de mieux caractériser les déchets dans la zone haute de la décharge. «Le programme prévoit notamment des forages et des analyses des matériaux extraits qui intégreront les PFAS et, par la même occasion, d’autres substances déterminantes telles que l’amiante, les résidus phytosanitaires et de médicaments, la radioactivité et les munitions», informe le communiqué de presse.

Avant les PFAS, il y a les PCB

L’évocation des PFAS, donc des substances per et polyfluoroalkylées (des produits chimiques industriels synthétiques), est relativement récente dans l’histoire de l’ancienne décharge de la Pila. Avant ces derniers tests de 2023, il était d’abord question depuis 2004 d’une pollution aux polychlorobiphényles (PCB), d’autres substances chimiques synthétiques.

Selon l’Office fédéral de l’environnement (OFEV), les PFAS «sont utilisés dans de nombreuses applications et produits, tels que les mousses anti-incendie, les revêtements antiadhésifs des ustensiles de cuisine, les textiles imperméables à l’eau et à la graisse, les papiers et cartons enduits, les pesticides». Tandis que les PCB, aujourd’hui interdits, servaient «pour isoler des condensateurs et des transformateurs, mais aussi à titre d’additifs dans l’huile hydraulique ou dans des vernis, résines, plastiques, encres d’imprimerie, colles et autres masses d’étanchéité des joints».

A noter que le maître d’ouvrage est désormais le Service des ponts et chaussées de l’Etat de Fribourg, «expérimenté dans la gestion de grands chantiers», selon le communiqué.