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Économie Régionale

Cette société qui met les PME en boîte

Fribourg/Economie • Basée au Mont-sur-Lausanne, la société Streetbox finalise à Semsales deux halles modulables bien visibles de l’A12. Le concept, déjà décliné sur onze sites, marche fort. «Il répond à un réel besoin», souligne son initiateur.

Depuis 2009, «la demande ne fléchit pas», assure Yves Yersin, chargé de la commercialisation des locaux de Streetbox.

Stéphane Sanchez

Stéphane Sanchez

24 septembre 2014 à 19:40

Elles affichent leurs façades de briques rouges en bordure d’autoroute, à Semsales. Après une année de chantier, les deux halles de la société Streetbox accueillent leurs premiers occupants: des PME, des jeunes pousses, des clubs ou de simples particuliers à la recherche de locaux modulables, pour y déployer leurs activités ou pour y stocker du matériel. Un concept lancé fin 2009 par la société Streetbox, basée au Mont-sur-Lausanne, qui connaît un gros essor. «Parce qu’il y a un vrai besoin», résume Patrick Richard, administrateur de Streetbox.

A la base, une ligne architecturale affinée depuis des années qui a permis de standardiser et d’optimiser le système de construction de ces locaux commerciaux, afin de réaliser des économies d’échelle et d’accélérer les chantiers. Qui sont nombreux: on trouve des halles de Streetbox à Aigle, Avenches, Le Mont, Gland, Orbe, Port-Valais, Rennaz, Savigny, Sion, Yverdon et Semsales; des chantiers sont en cours à Aigle, Echallens et Ependes (VD); et d’autres projets devraient se concrétiser entre 2015 et 2016 à Palézieux, Payerne et Rossens.

Un parc de 822 boxes

Le choix de sites en périphérie n’est pas un hasard: il contribue à l’objectif - des prix de vente ou de location accessibles - en réduisant l’investissement lié à l’achat des terrains. «Nous cherchons d’ailleurs toujours à avoir le soutien administratif des communes», explique Yves Yersin, chargé de la commercialisation des boxes. «Notre concept leur permet d’utiliser au mieux leurs terrains artisanaux, de manière cohérente et fonctionnelle, tout en densifiant leur tissu économique et en conservant une offre pour les entrepreneurs locaux.»

Exemple concret à Semsales, où Streetbox a investi environ 6,5 millions de francs. L’une des halles compte 30 boxes de 115 m2 répartis sur deux étages, loués entre 1090 francs et 1190 francs par mois ou d’un prix de vente de 199 000 à 219 000 francs. Un deuxième bâtiment, à louer, fractionne les niveaux, offrant ainsi au rez 30 locaux de 60 m2 (690 francs par mois) et à l’étage 30 bureaux de 50 à 60 m2 (de 430 à 470 francs par mois). A chaque fois, il est possible de disposer de plusieurs boxes contigus, sans parois. Le même modèle prévaut sur les autres sites. Le parc de Streetbox compte ainsi 822 boxes, dont 618 construits, 84 en chantier et 120 en projet, validés.

Rempli en un an et demi

Outre sa modularité et ses prix, l’offre comporte une dose de flexibilité: «Les clients peuvent bénéficier de durée de location à la carte, de mois en mois, d’année en année, etc. Les entrepreneurs ont besoin de cette marge de manœuvre, explique Yves Yersin. Nous soutenons aussi les sociétés qui s’implantent, par des conseils techniques, logistiques ou administratifs, notamment pour l’équipement des locaux en chauffage.»

Les clients sont de tout profil: «A Savigny, nous avons par exemple un brasseur. A Orbe, une société de jeux d’intérieur. A Semsales, nous accueillerons un électricien, un club d’arts martiaux, une société de fournitures dentaires, un technicien du spectacle, un atelier mécanique, un atelier de menuiserie, un fournisseur de matériel nautique et peut-être un chocolatier.»

«Il faut environ une année et demie pour remplir une halle», indique Yves Yersin, en assurant que la demande ne fléchit pas. «A Semsales, les premières inscriptions ont commencé en même temps que les travaux, en octobre 2013. A ce jour, un tiers des locaux a d’ores et déjà trouvé preneur.»

> www.streetbox.com

 

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«C’était un bon pari!»

Derrière Streetbox, on trouve un petit fonds immobilier, Streetbox Real Estate, géré par Procimmo SA au Mont-sur-Lausanne, et coté en Bourse à Berne depuis août. «Les parts sont essentiellement détenues par les fondateurs du fonds - des entrepreneurs - et par des institutions, comme des fonds de pension par exemple», indique Yves Yersin, responsable de la commercialisation des boxes.

Les rapports annuels, publiés sur internet, traduisent le succès de la société. Au terme du premier exercice, en mars 2011, le fonds affichait ainsi 30 millions de francs d’actifs, dont 20 millions d’immeubles et de terrains. En mars 2014, après une recapitalisation dans l’intervalle, ils atteignent 135 millions, dont 131 millions d’immeubles et de terrains. Le rendement global des immeubles et terrains est resté stable: 6,19% en 2012 et 5,62% en 2014. «C’était un bon pari et ça continue», commente Patrick Richard, administrateur de Streetbox.

Chacune des parts du fonds vaut 240 francs et affiche un rendement de 8,3%. «C’est hors norme! Ce chiffre signifie que les experts financiers y voient un bon produit», explique Patrick Richard. Un fonds similaire devrait d’ailleurs voir le jour l’an prochain, mais cette fois du côté alémanique. SZ

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