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Révolte agricole. Des centaines de paysans fribourgeois se mobilisent

Près de 300 agriculteurs étaient réunis mercredi à Grandsivaz pour débattre de leurs revendications.

La foule était dense dans l’étable de l’exploitation Krebs et Pache. © Charly Rappo

Natasha Hathaway

Natasha Hathaway

8 février 2024 à 18:35

Temps de lecture : 1 min

Debout sur des bottes de paille empilées au bout de l’étable de l’exploitation Krebs et Pache à Grandsivaz, l’agriculteur David Fragnière s’adresse, micro à la main, à une foule de plusieurs centaines de paysans fribourgeois: «En Suisse, rien ne se passe. Alors on a décidé de faire un état des lieux de notre métier et ce soir on dit stop, on dit non!» s’exclame-t-il sous des tonnerres d’applaudissements. Si les vaches semblent quelque peu effrayées par le bruit, l’auditoire qui s’est mobilisé mercredi soir est déterminé et solidaire. Le temps semble suspendu, le moment symboliquement fort, voire historique dans le canton de Fribourg.

Agé de seulement 21 ans, David Fragnière est l’un des fondateurs d’Action agricole Fribourg à l’origine de cette mobilisation. A l’image des manifestations dénonçant la politique agricole dans plusieurs pays de l’Union européenne, le Gruérien en avait assez de rester les bras croisés. «Avec quelques collègues, on a lancé le mouvement il y a une dizaine de jours et aujourd’hui le comité est composé de treize personnes représentant tous les secteurs de la production agricole et les districts du canton. L’Union des Paysans Fribourgeois nous a soutenus en proposant à ses membres de se mobiliser aujourd’hui pour débattre de nos revendications. On est fiers de les voir si nombreux ce soir.»

«Sous tutelle»

L’objectif principal d’Action agricole Fribourg était de mettre sur pied une résolution, elle a été signée par 253 participants mercredi. Elle contient sept revendications exposées durant la soirée, «des conditions-cadres qui permettent de faire vivre de leur travail les familles paysannes fribourgeoises.»

Parmi les revendications proposées, il y a la diminution des charges administratives et des contrôles. Un sujet particulièrement émotionnel pour plusieurs participants ayant pris la parole. «On est fatigués, ils ne savent plus quoi nous imposer pour qu’on puisse obtenir les paiements directs alors qu’on devrait se concentrer sur la production de denrées alimentaires. Il faut arrêter de nous prendre pour des ânes!» s’emporte Simon Baechler, éleveur de porcs à Vallon. Un avis partagé par Michel Bapst, agriculteur à Treyvaux: «Nous sommes tous contrôlés. Moi je l’ai été hier, par surprise. Nous devons vivre avec cette épée de Damoclès au-dessus de notre tête. On fait beaucoup d’efforts mais on a le sentiment d’être sous tutelle.» Il raconte aussi, avec colère, comment l’un de ses collègues a subi une déduction de 1000 francs sur son décompte annuel en raison d’une vache en trop dans son étable.

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