Champagne en gare de Bulle

Elle a eu droit à tous les honneurs: orchestre de jazz, discours de félicitations et entrée triomphale au pas de marche. Vendredi à la remise Voie étroite de Bulle, les Transports publics fribourgeois ont inauguré la première des six rames qui circuleront sur le réseau du RER Sud. Exit donc les vieux coucous orange. Dès décembre 2015, les voyageurs qui emprunteront les parcours à voies étroites Bulle-Montbovon, Bulle-Palézieux et Bulle-Broc Fabrique découvriront des trains flambant neufs.

Dans leur composition originale, les nouvelles rames se composent de trois wagons, pour un total de 162 places assises. Parmi elles, 15 sièges sont réservés à la première classe, une nouveauté sur ces lignes. «La composition des rames pourra ensuite changer suivant la fréquentation», explique Lionel Werlen, responsable du bureau technique des TPF. «Il sera possible de circuler avec deux, quatre et six éléments.» Similaires aux rames Flirt qui assurent notamment la ligne Bulle-Fribourg, les rames du RER Sud disposeront désormais d’un accès plain-pied adapté aux normes de la loi sur l’égalité pour les handicapés (LHand). Elles sont également dotées d’un système de climatisation et de nombreuses prises électriques pour les passagers.

Moins de bruit

Côté technique, la machine fabriquée par le constructeur suisse Stadler Rail dispose des dernières évolutions en matière de sécurité. «Beaucoup de progrès ont aussi été réalisés pour diminuer le bruit des rames grâce à des amortisseurs de bruit», se réjouit Vincent Ducrot, directeur des TPF. Ces nouvelles rames représentent au total un investissement de 50 millions de francs pour les TPF. Le résultat d’un appel d’offres commun lancé en 2012 en collaboration avec quatre autres compagnies romandes.

Les premières rames accueilleront les passagers du Sud fribourgeois dès l’entrée en vigueur de l’horaire 2016, à la mi-décembre. Elles remplaceront quatre automotrices et six voitures pilotes mises en service dans les années 1970 et 1980. Ces machines termineront toutes à la casse, sauf une automotrice, qui rejoindra la collection de GFM Historique. Les quatre automotrices mises en service au début des années 1990 resteront par contre en service. «Elles devront être remplacées avant la fin 2023 parce qu’elles ne répondent pas à la LHand», prévient Vincent Ducrot. Une option sur l’achat de quatre nouvelles rames à Stadler Rail a ainsi été intégrée au contrat.

Un réseau étoffé

La mise en service des nouveaux trains n’aura pas d’influence sur les temps de parcours sur le réseau. Elle représente toutefois la première étape d’un «changement complet dans la région», précise le directeur des TPF. Dans un avenir proche, deux déplacements de gare sont ainsi prévus dans le Sud.

A Bulle, les travaux devraient débuter en 2018, pour s’achever entre la fin 2019 et le début 2020 en ce qui concerne le réseau empruntant des voies normales, deux ans plus tard pour le réseau à voies étroites. Parallèlement, les TPF travailleront à la mise en service de la voie normale entre Bulle et Broc-Fabrique. Ce changement permettra à l’orée 2023 d’étendre le RER Fribourg/Freiburg jusqu’à Broc-Fabrique. «Un projet pour réduire le temps de parcours entre Bulle et Fribourg est également en cours d’examen», précise Vincent Ducrot. Objectif: réduire la durée du trajet de trois à quatre minutes, en redessinant notamment quelque peu le parcours.

Autre gare à déménager: Châtel-Saint-Denis. Là, les travaux devraient débuter en 2017, pour une mise en service à la fin 2018. Les TPF pourront alors introduire une cadence à la demi-heure entre Palézieux et Gruyères via Bulle. Montbovon restera par contre desservi par une cadence horaire, comme actuellement. I