Une fresque pour rêver l’après

Land art » Un petit garçon à genoux soufflant des bulles en forme de nuages: cette image poétique tapisse depuis quelques jours le sommet du Moléson. Intitulée Un nouveau souffle, cette fresque géante de 1500 m2 a été peinte dans un pâturage de la combe de Bonnefontaine juste en dessous du restaurant sommital. Inaugurée ce jeudi soir, l’œuvre est la deuxième réalisée dans le canton par Guillaume Legros alias Saype. Mondialement connu, le land-artiste français a été sollicité par le Rotary Club de Bulle pour réaliser cette peinture éphémère.

Comme pour chacune de ses réalisations, Saype a d’abord cherché à trouver une synergie entre l’œuvre et le paysage dans lequel elle s’inscrit. «J’ai vécu pendant trois ans à Bulle, et j’ai remarqué que le Moléson était souvent entouré de nuages», sourit l’artiste alors que les rayons du soleil jouaient ce jeudi matin à cache-cache avec la brume. La fresque se veut «connectée» avec la réalité d’aujourd’hui. «Enfants, nous avons tous vu des formes se créer dans les nuages. Aujourd’hui, plus que jamais, nous avons besoin d’imaginaire pour envisager le monde autrement», explique Saype. Après un an et demi dicté par les aléas de la pandémie, l’artiste souhaitait, avec cette œuvre, apporter «un moment de légèreté» dans l’ambiance pesante qui règne actuellement.

Visible environ un mois

«C’est aussi un clin d’œil à la région qui est magnifique. Le Moléson, c’est juste un spot incroyable», souligne Saype qui habite depuis un an dans le Jura. L’artiste et son équipe d’assistants ont débarqué dimanche au sommet de la montagne gruérienne. «Tous les trois ou quatre mètres, on plante un piquet pour faire une grille imaginaire afin que je puisse me repérer dans l’espace», explique Saype qui peut compter sur ses «potes d’enfance» pour l’épauler dans ses réalisations. Pour faire émerger du sol cet enfant rêvant dans les nuages, l’artiste a utilisé sa technique habituelle, soit une peinture biodégradable à base de craie, de charbon et de caséine, une recette naturelle qu’il a mis un an à mettre au point.