Elections cantonales du 28 novembre 2021
Match à six pour huit sièges en Glâne
L’apparition de listes verte et vert’libérale redistribue les cartes aux dépens des partis déjà bien ancrés
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Charles Grandjean
19 octobre 2021 à 04:01
Grand Conseil » Arborer les couleurs d’un parti établi ne constituera pas forcément un avantage pour être élu député glânois le soir du 7 novembre. Plusieurs primes au sortant s’évaporent, puisque trois élus ont renoncé à rempiler: Jean Bertschi (udc), Simon Bischof (ps) et Patrice Longchamp (centre). Mais la principale donne du scrutin est ailleurs. Elle vient de la participation des Verts (épaulés de leurs alliés) et des Vert’libéraux. Les deux formations écologistes s’invitent pour la première fois avec leur propre liste en Glâne à l’élection au Grand Conseil. Portées par de récents résultats probants, elles ne comptent certainement pas faire de la figuration.
Les électeurs disposeront en tout cas de choix, avec 43 prétendants, soit dix de plus qu’en 2016. Pourtant, seuls huit seront élus.
43
Le nombre de prétendants au Grand Conseil
Les trois partis bourgeois ne veulent pas lâcher un pouce de terrain. L’Union démocratique du centre (UDC), Le Centre et le Parti libéral-radical (PLR) présentent non seulement des listes pleines, mais chacune de ces formations profile aussi un candidat dans la course au Conseil d’Etat. A ce jeu, la centriste Luana Menoud-Baldi, l’UDC Philippe Demierre et le libéral-radical Romain Collaud pourraient amener quelques suffrages supplémentaires à leurs listes du seul fait de l’exposition médiatique. Ce gain potentiel de voix ne saurait toutefois masquer les défis respectifs auxquels sont confrontés les partis bourgeois.
Une tâche particulièrement ardue attend Le Centre qui se lance avec deux de ses trois sortants: sauver son troisième siège. Les indicateurs ne sourient pas à l’ex-PDC. Son électorat s’érode à l’échelle du district: de 39,02% aux élections cantonales de 2011 à 32,14% en 2016. Le parti s’est même effondré dans le chef-lieu, en perdant 10,45 points pour s’établir à 20,72%, lors des communales de mars, dans un contexte certes nourri d’enjeux locaux.
Nouveau venu, le Parti vert’libéral (PVL) a suivi le chemin inverse lors des élections de mars au Conseil général de Romont, en effectuant une entrée fracassante, avec 9,5% des suffrages. Parviendra-t-il à étendre sa dynamique au reste du district? Difficile à dire, pour ce parti qui a recueilli 3,67% des suffrages lors des élections au National de 2019. Inexistant en 2016, le PVL glânois présente cinq candidats à la députation.
Le défi qui attend le PLR est d’une tout autre nature. Le parti de droite n’aura a priori aucun souci à conserver le siège de Fritz Glauser, candidat à sa réélection. Paradoxe: les libéraux-radicaux partent au combat avec deux sortants. L’explication vient du déménagement en cours de législature du député Romain Collaud. Elu à Cottens, l’ex-Sarinois vit désormais à Massonnens. Sa prime de sortant se trouve dès lors hypothéquée. Mais la bonne assise du parti (18,77% en 2016) et les récents résultats dans le chef-lieu – le PLR romontois a crû de 4,49 points pour devenir la première force politique du Conseil général de Romont avec 22,14% des voix – autorisent les libéraux-radicaux à espérer un second siège.
Duel sur le flanc gauche
Quant à l’UDC, elle a récemment perdu 3,2 points aux élections législatives romontoises de mars, pour se fixer à 10,72%. Mais la formation agrarienne jouit traditionnellement d’un bon ancrage dans le district. Elle atteignait 25,76% de parts de suffrages aux élections au Grand Conseil de 2016 et 25,93% en 2011.
Absents lors des élections de 2016, les Verts pourraient frapper fort. La formation écologiste a recueilli 11,87% de parts de suffrages aux élections communales de Romont, en hausse de 2,32 points. Autre indicateur: les 9,5% obtenus par les Verts en Glâne lors du scrutin au National de 2019. Un taux même supérieur à 10%, en y ajoutant les voix des jeunes d’Objectif 2030.
Si la vague verte se confirme, elle risque d’emporter quelques pétales de roses sur son passage. Le PS a en effet reculé de 2,63 points pour s’établir à 16,2% aux dernières communales romontoises. Le danger est d’autant plus grand que le parti part non seulement avec un seul de ses deux sortants, mais surtout avec une liste incomplète, contrairement à 2016, lorsqu’il avait capté 22,28% des votes. En outre, la liste PS ne bénéficie pas de la prime à la visibilité d’une candidature régionale au Conseil d’Etat.
Une variable doit encore être prise en compte. Celle du couplage des listes glânoises et veveysannes, lors du calcul de l’attribution des 14 sièges que comptent les deux districts. Une méthode pouvant faire glisser le siège d’un parti vers un district plutôt que l’autre.
Enfin, la présence de 12 candidates contre 8 en 2016 suffira-t-elle au retour d’une femme dans la délégation glânoise?
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