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Canton

Les riverains ont perdu leur voix

Avec la fusion d’Estavayer, le contact s’est étiolé entre les habitants du bord de l’aérodrome et l’armée

Vol d'un avion militaire sur le village de Bussy. Photo Lib./ Vincent MURITH, Bussy, 14.04.2005 Suppl. Comptoir broyard 2009 Lib. 03.07.2010, p.17Murith Vincent/La Liberté

Delphine Francey

Delphine Francey

23 janvier 2020 à 19:42

Broye » Depuis sa constitution il y a trois ans, la commission aérodrome du Conseil général d’Estavayer est tombée en semi-léthargie. Ses onze membres représentant l’entier du territoire communal se sont rencontrés moins de cinq fois et se montrent très peu actifs. Au grand dam des riverains de l’aérodrome mixte de Payerne – en l’occurrence les villageois de Bussy, Morens et Rueyres-les-Prés – qui entretenaient avant la fusion des contacts réguliers avec l’armée. Les anciennes autorités communales de l’époque n’hésitaient pas à taper du poing pour faire part de leurs mécontentements. On pense par exemple aux longues négociations menées pour le règlement d’exploitation militaire et civile.

«Malheureusement, les craintes des riverains avant la fusion se confirment. Ils se retrouvent noyés dans la grande commune. Ils ont perdu le lien avec l’armée, et leur force de frappe s’est amenuisée. Certains villageois ne se sentent plus entendus. A raison», admet le vice-syndic Eric Chassot, président de la commission aérodrome et ancien syndic de Bussy. Selon lui, un exemple concret illustre cet état de fait: l’introduction en catimini par l’armée des vols nocturnes du mercredi, qui a suscité l’émoi. «Je pense que si l’armée avait procédé de la sorte avant la fusion d’Estavayer, elle ne volerait plus. On aurait eu un vrai débat. Aujourd’hui, nous nous retrouvons avec des vols imposés par l’armée depuis une année qui rendent tous les riverains furieux – y compris moi – sans que la commission aérodrome n’ait encore pu aborder le sujet.»

Lire aussi » Les vols nocturnes de la discorde (9.01.2019)

Un rôle consultatif

Cette commission est un souhait des trois anciennes communes riveraines dans le but de maintenir le dialogue avec les militaires. Une démarche essentielle pour discuter des préoccupations des voisins de la piste – le bruit, les horaires des vols, l’ouverture du trafic civil, l’entretien des routes, etc. – et favoriser la cohabitation. «Nous avons perdu ce lien avec l’armée, il n’y a quasiment plus de communication», regrette Fabien Liniger, conseiller général, habitant de Rueyres-les-Prés et membre de la commission.

« Cette grande structure communale a dilué les soucis »

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