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Canton

Les étudiants, des locataires volatils

Des régies estudiantines craignent de ne pas pouvoir louer leurs appartements à cause du Covid-19

Logements pour étudiants construits en face de Fri-Son Photo Lib/Alain Wicht, Fribourg, le 19.07.2020Alain Wicht/Alain Wicht/La Liberté

François Mauron

François Mauron

22 juillet 2020 à 00:44

Temps de lecture : 1 min

Immobilier » Si le soleil ne revenait pas: telle est la hantise des habitants d’un petit village perdu aux confins d’une vallée alpine, protagonistes d’un roman de Charles-Ferdinand Ramuz publié en 1937. A Fribourg, en ce moment, Jean-Pierre Gauch est taraudé par un cauchemar du même acabit: et si les étudiants ne revenaient pas?

Pour le directeur de la fondation Apartis, cette hypothèse n’a rien d’une vue de l’esprit. «Comment vont se dérouler les cours de l’université à la rentrée de septembre? Quel est le scénario si la pandémie de Covid-19 persiste? Que va-t-il se passer à l’avenir? Les étudiants vont-ils venir à Fribourg, puis repartir après trois mois? Quelle est la stratégie de l’alma mater? J’ai l’impression que personne n’a de réponses à ces questions», lâche-t-il.

Nouveaux logements

143

nouveaux logements seront mis sur le marché cet automne

Jean-Pierre Gauch a de bonnes raisons d’être inquiet. S’appuyant sur une vingtaine de collaborateurs, Apartis est une fondation de droit privé à but non lucratif dont l’objectif principal est de mettre à disposition des étudiants – inscrits principalement auprès de l’université et des hautes écoles de la capitale cantonale – des logements modérés dans la région du Grand Fribourg. «Nous gérons actuellement un portefeuille de 880 locataires», relate le directeur.

Surtout, la régie estudiantine va mettre sur le marché dès cet automne 143 logements supplémentaires flambant neufs (413 chambres) à la route de la Fonderie, dans le quartier de Pérolles. Devisé à 50 millions de francs, ce complexe immobilier comprend essentiellement des appartements de trois ou quatre pièces à occuper en colocation, mais aussi des studios. Le tout équipé des dernières technologies et de la fibre optique, pour un loyer mensuel se situant entre 350 francs et 500 francs. «Nous allons mettre ces objets en location. Nous verrons s’ils trouvent facilement preneurs», indique Jean-Pierre Gauch.

La cité des Zaehringen compte plus de 38’000 habitants, tandis que son agglomération recense quelque 80’000 âmes. «Chaque semestre, ce sont 14’000 étudiants qui arrivent, dont la moitié cherche un logement. L’université a certes affirmé sa volonté d’organiser les cours en présentiel, avec l’obligation pour les participants de porter un masque. Mais ils seront aussi tous diffusés en visioconférence. Ce n’est pas certain du tout que les étudiants resteront sur place pour suivre leur cursus. Il n’y a pas trop de résiliations de bail pour l’instant, mais qu’en sera-t-il dans trois mois?» s’interroge Jean-Pierre Gauch. Qui estime que les lignes directrices émises par le rectorat ne sont pas assez claires.

«Pas de désistements»

Apartis n’est pas la seule entité logeant des étudiants à Fribourg. L’Œuvre Saint-Justin loue 250 chambres, la plupart situées à un jet d’ordinateur du site de Miséricorde. «Il est vrai que, lors de la crise du Covid-19, deux locataires sur trois sont retournés à la maison. Nous ne savons pas trop à quoi nous attendre pour cette rentrée, même si tous les cours de l’université se dérouleront en présentiel. Je pars de l’idée que les étudiants seront là. Ceux de la Haute Ecole de santé recommencent le 17 août. Or la formation en ostéopathie, par exemple, ne peut pas être dispensée via internet», souligne Marco Cattaneo, directeur de l’Œuvre Saint-Justin.

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