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Canton

Les élus fédéraux dans le vent

Les opposants au projet d’éoliennes dans la région du Gibloux ont invité les parlementaires fédéraux.

Les anti-éoliens présentent leurs arguments aux parlementaires fédéraux et autres élus fribourgeois à la Tour du Gibloux MERCI STéPHANIE POUR LA LéGENDE Photo Lib/Alain Wicht, Sorens, le 14.05.2022Alain Wicht/Alain Wicht/La Liberté

 Stéphanie Buchs

Stéphanie Buchs

15 mai 2022 à 22:30

Temps de lecture : 1 min

Eoliennes » «Notre objectif est de regarder ensemble, sur le terrain, la réalisation des objets éoliens prévus par le canton dans notre région.» C’est ainsi que Charles Phillot, président de l’association «Sauvez les forêts du Gibloux», a accueilli samedi matin les invités à une présentation des arguments contre le projet d’éoliennes prévu dans la région du Gibloux. Ce mouvement citoyen qui s’oppose au projet du canton avait convié les parlementaires fédéraux fribourgeois, les préfets, les syndics et les chefs de groupe du Grand Conseil. Après un accueil à Vuippens, la matinée s’est poursuivie dans la tour du Gibloux où Laurent Sciboz, aéronaute et spécialiste des vents, a présenté quelques éléments techniques permettant d’étayer les arguments des opposants.

43 km/h

la vitesse du vent nécessaire pour que les éoliennes atteignent 100% de leur production.

Il a notamment insisté sur la vitesse insuffisante, selon lui, du vent sur le territoire cantonal. En prenant l’exemple du Gibloux, le spécialiste rappelle qu’avec les machines prévues, «pour qu’elles atteignent 100% de leur production, il faudrait que le vent souffle à 43 km/h, alors que les mesures montrent plutôt une vitesse de 18 km/h dans cette région, ce qui correspond à juste 8% de leur potentiel.»

En plus des organisateurs, plus d’une dizaine de personnes étaient présentes samedi matin. A commencer par cinq parlementaires fédéraux: les conseillers nationaux Gerhard Andrey, Ursula Schneider Schüttel, Pierre-André Page et Jacques Bourgeois, ainsi qu’Isabelle Chassot, conseillère aux Etats.

Sécurité énergétique

Président de la Commission fédérale de l’environnement, de l’aménagement du territoire et de l’énergie, le PLR Jacques Bourgeois rappelle: «On doit absolument pouvoir garantir l’approvisionnement en énergie de notre pays. Et nous atteignons nos limites en matière de développement d’infrastructures hydrauliques avec déjà 15 projets qui sont sur les rails. Le solaire ne fonctionne pas bien en hiver. On doit donc réfléchir à d’autres solutions et l’éolien en fait partie.»

La Confédération a demandé aux cantons de se pencher sur des plans éoliens dans leurs régions et c’est ce que Fribourg a fait, sur la base d’un atlas des vents fourni par la Confédération. Jacques Bourgeois est toutefois d’avis qu’il faut bien vérifier que les conditions de base soient réunies pour implanter un projet éolien.

«Il faudrait pouvoir vérifier ce qui nous a été présenté ici aujourd’hui. Mais si c’était bien le cas, cela remettrait la validité de ce projet en question», précise Gerhard Andrey. Il fait ainsi référence aux mesures de vents qui ne seraient pas suffisamment élevés pour avoir une exploitation performante, mais aussi en raison du manque de participation démocratique. «Nous disons oui à l’énergie éolienne à condition que le site proposé remplisse des conditions d’efficience, que le projet soit respectueux de l’environnement et qu’il ne dérange pas trop les habitants», rappelle le représentant des Verts. Il relève encore un argument important à ses yeux: «Nous devons absolument tout faire pour réduire notre consommation d’énergie de manière globale. Nous ne sommes pas obligés de partir du principe qu’il faut l’entier du volume que nous consommons actuellement.» Des comportements adéquats et des technologies permettent selon lui de diminuer notre consommation.

Ramener de la sérénité

«A mon avis, il ne faut pas construire des éoliennes en détruisant un paysage et une zone de détente pour une infrastructure qui n’apporte pas suffisamment à l’approvisionnement en énergie», estime la socialiste Ursula Schneider Schüttel, également membre de la commission de l’environnement, de l’aménagement du territoire et de l’énergie, et présidente de Pro Natura Suisse. De son côté, la sénatrice centriste Isabelle Chassot relève: «Le canton de Fribourg doit trouver des solutions. Mais il importe de ramener une certaine sérénité dans ce débat.» Elle évoque ainsi les communes concernées dont les citoyens se sont sentis peu considérés, surtout par manque d’information ou de consultation. Elle souhaite par ailleurs que le paysage fribourgeois soit le moins impacté possible.

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