Votations cantonales. Le nouveau musée d'histoire naturelle ouvrira en 2028

Culture » Le Musée d’histoire naturelle peut commencer ses cartons. Les Fribourgeois ont accepté hier à 72,2% un crédit de 65,5 millions de francs pour son déménagement dans l’ancien dépôt de l’Arsenal à Fribourg et l’élaboration d’une nouvelle exposition permanente. «Nous sommes très heureux et très fiers du résultat», a réagi Sylvie Bonvin-Sansonnens, directrice de la Formation et des affaires culturelles.

Les communes de l’agglomération fribourgeoise se sont montrées particulièrement enthousiastes avec des soutiens à plus de 80%. La Sarine offre de manière générale un appui plus marqué que les autres districts. Sept communes ont dit non.

Une large coalition politique, allant du PS au PLR, soutenait ce crédit. D’autres milieux se sont également impliqués dans la campagne. Tous ont trinqué hier à l’Hôtel cantonal. Le plus heureux était peut-être Peter Wandeler, directeur du musée: «Il n’y a enfin plus de conditionnel. Cela nous donne vraiment de l’énergie pour les cinq prochaines années. Les Fribourgeois retrouveront leur musée», promet-il.

Opposition de l’UDC

Seule l’UDC était opposée à ce projet, jugé luxueux. Mais selon Nicolas Kolly, député et chef de groupe, elle n’a pas mis toutes ses forces dans la bataille, ni fait de cet objet une priorité. «Sans campagne, le non est quand même assez élevé. Ce qui se vérifie, c’est que les gens qui ont massivement soutenu le musée viennent de la ville et de l’agglo. Plus on s’éloigne, moins les résultats sont bons.»

Une argumentation largement rejetée par le camp du oui, qui se déclare extrêmement satisfait de la netteté du résultat. «La commune la plus éloignée de Fribourg, Attalens, a voté massivement oui», relève la socialiste Kirthana Wickramasingam, coprésidente du comité de soutien.

S’il ne s’observe pas partout, cet effet de centralité est malgré tout présent. «Je pense que cela vient du lieu d’origine des visiteurs hors temps scolaire», analyse Isabelle Chassot, également coprésidente du comité. La centriste est particulièrement ravie du résultat: «En tant que conseillère d’Etat, j’ai dû ôter le Musée d’histoire naturelle deux fois du plan financier, parce qu’il fallait construire des écoles et des collèges. C’est enfin son tour!»

Rattrapage immobilier

Ce lieu d’exposition, prisé des enfants, joue également un rôle important en matière de conservation et de recherche. «Le musée est un très bel outil pour faire face aux enjeux à venir en matière de diversité de la nature», relève Philippe Trinchan, chef du Service de la culture. «Quand on comprend, on a plus à cœur de protéger, ce qui est primordial dans le contexte actuel», souligne la présidente du Centre gauche-PCS, Sophie Tritten.

Ce soutien à plus de 70% pourrait être de bon augure pour de futurs investissements de l’Etat. Un gros travail de rattrapage est nécessaire sur le parc immobilier. «Manifestement, la population comprend que nous devons investir pour que le parc immobilier tienne la route dans le futur», interprète Jean-François Steiert, directeur du Développement territorial, des infrastructures, de la mobilité et de l’environnement.

Le Centre de stockage interinstitutionnel, la Faculté de droit, le bâtiment de chimie de l’Université ou les établissements pénitentiaires de Bellechasse en sont quelques exemples. Pour l’UDC Nicolas Kolly, il ne faudra pas oublier les régions périphériques: «Elles attendent des routes de contournement. J’espère que les électeurs du centre cantonal feront aussi preuve de solidarité et accepteront ces projets.»

Selon le calendrier, le nouveau musée pourrait ouvrir fin 2028. Les travaux en vue du déménagement vont rapidement commencer. Les dépôts, qui se trouvent à l’ancien arsenal, seront déplacés dans certaines salles de l’exposition actuelle, qui sera réduite en conséquence. Les réflexions sur le futur contenu débuteront simultanément. Un concours scénographique devrait être lancé à la fin de l’année. La baleine, dont le déménagement nécessitera de percer à la fois l’ancien et le nouveau bâtiment, pourrait être déplacée en 2026 déjà.

Le concours d’architecture a été remporté par le bureau fribourgeois Zamparo architectes. L’ancien dépôt de l’Arsenal, qui date de 1905, gardera son caractère historique. Un étage supplémentaire ajoutera une tonalité contemporaine. La surface dédiée au public sera doublée.