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Canton

Le minigolf résiste encore aux modes

Le minigolf de Bulle va disparaître. Dans le canton, ce loisir reste une activité appréciée des familles

Le minigolf de Bulle va fermer en septembre Photo Lib / Charly Rappo, Bulle, 17.08.2023Charly Rappo/Charly Rappo / La Liberté

Maud Tornare

Maud Tornare

19 août 2023 à 18:36

Loisirs» «Ah non!», s’exclame Mireille Ruffieux devant la balle qui rechigne à tomber dans le trou. Au minigolf de Bulle où elle est venue se divertir en famille, la Gruérienne fait partie des derniers joueurs à taper des balles entre les gabarits qui dominent les 18 pistes en béton. Dans le courant de l’automne, l’infrastructure sera démolie pour laisser place à une halle de padel, un sport de raquettes très en vogue.
«On ne fait pas souvent du minigolf, seulement une à deux fois par an», indique l’habitante de Botterens. «Mais lorsque j’étais jeune adulte, j’en faisais souvent. C’était le must à l’époque mais cela s’est perdu», constate la quadragénaire. Dans le canton, une dizaine d’endroits proposent toujours cette activité qui reste appréciée des familles.

Pérennité en question

Ce sport a en revanche beaucoup perdu en popularité chez ceux qui le pratiquent en compétition. Le club de minigolf de Bulle, qui a longtemps évolué en ligue A et est reconnu pour la qualité de ses joueurs, compte actuellement dix membres actifs contre une cinquantaine à ses débuts en 1995. Des joueurs qui ne s’entraînaient à Bulle que deux à trois fois par an lors des tournois organisés dans le chef-lieu. «La particularité de ce sport est que l’on s’entraîne sur le terrain sur lequel on va jouer dans le cadre des compétitions», explique Dominique Gendre, précisant que trois terrains à Chénens, Fribourg et Charmey pourront accueillir les tournois. Pour le président du club, la disparition du minigolf bullois est surtout une perte pour la population.

«Nous devons suivre le mouvement des nouveaux sports. Nous ne pouvions pas passer à côté du padel et la halle ne pouvait pas être construite ailleurs»
Jorge de Figueiredo

«La fréquentation du minigolf est plus ou moins stable. Je mentirais si je disais qu’il y a une nette baisse», reconnaît Jorge de Figueiredo. Pour le gérant du centre de tennis de Bulle, l’enjeu est ailleurs. «Nous devons suivre le mouvement des nouveaux sports. Nous ne pouvions pas passer à côté du padel et la halle ne pouvait pas être construite ailleurs», explique le gérant. La construction d’un nouveau minigolf aurait par ailleurs représenté un investissement trop important (entre 220 000 et 240 000 francs) par rapport aux recettes engendrées.

«C’est une alternative sympa pour les familles et qui fonctionne bien.»
Antoine Micheloud

Dans le canton, d’autres parcours pourraient à l’avenir disparaître. Construit dans les années 80 en pleine frénésie du minigolf, celui de Moléson-Village a comptabilisé 10 000 entrées l’an dernier. «Les gens ne viennent pas pour le minigolf mais pour le bob luge et le dévalkart. Ce n’est pas une infrastructure stratégique mais qui est intéressante en termes d’offre. Beaucoup de grands-parents viennent au minigolf avec leurs petits-enfants», indique Antoine Micheloud. «Pour le moment, l’idée est de le garder», précise le directeur de la station de Moléson. «C’est une alternative sympa pour les familles et qui fonctionne bien. Mais quand nous reverrons le plan d’aménagement de la station, la question se posera si cela vaudra la peine de le maintenir à cet endroit».

Tributaire de la météo

Pour Stéphane Moret, le minigolf de Morat apporte une diversité sur les rives du lac. «Le minigolf a un côté démodé mais cela marche quand même toujours. Après, ce n’est peut-être pas l’affaire la plus efficace en termes d’occupation au m2 dans une zone touristique stratégique. C’est aussi une activité saisonnière très tributaire de la météo», estime le directeur de Morat Tourisme, précisant que la commune, propriétaire du terrain du minigolf, va lancer une réflexion sur la réaffectation de certains espaces dans la zone portuaire.

«Le minigolf a un côté démodé mais cela marche quand même toujours.»
Stéphane Moret


Si certaines infrastructures se font vieillissantes, des propriétaires ont mis la main au porte-monnaie ces dernières années. C’est le cas au Lac-Noir où 100 000 francs ont été investis pour refaire entièrement les pistes en feutre. «L’ancien minigolf datait de 1998 et a tenu 24 ans avant que la grêle ne casse tout en 2021», indique Gérald Buchs, membre du conseil d’administration du centre sportif. La nouvelle infrastructure accueille aussi bien des familles que des compétiteurs. «Les tournois internationaux se jouent uniquement sur le feutre et notre installation est la plus récente de ce type en Suisse».

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