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Les lacs fribourgeois

Le fruit d’une lente dissolution

Pluie, moraine, argile et gypse: ce quatuor a donné naissance au petit lac des Joncs, aux Paccots

Les touristes ne sont pas les seuls à apprécier la zénitude du lac des Joncs et de sa flore.

 Stéphane Sanchez

Stéphane Sanchez

6 août 2020 à 21:44

Temps de lecture : 1 min

Série d’été 10/13  » Dans le canton de Fribourg, 13 plans d’eau sont officiellement nommés «lacs». La Liberté part à leur découverte tout au long de l’été.

Vanté pour son «pittoresque», le lac des Joncs est bien cette petite émeraude miroitante, sertie entre une forêt de sapins et une auberge connue bien au-delà de la Veveyse, sur les hauts des Paccots. Familles et amateurs de nature s’égrainent sur le sentier de copeaux qui borde le plan d’eau, à bonne distance des fragiles et périlleux gazons flottants. Une nouvelle signalétique est d’ailleurs en préparation, afin de rappeler la richesse et la vulnérabilité du site.

Ce qu’on sait moins, c’est que le lac des Joncs est le fruit d’un processus géologique subtil et étonnant. Il a débuté voilà environ 15’000 ans, avec la déglaciation de la région des Paccots et la fonte des quelque 200 mètres de glace qui couvraient le site, explique Luc Braillard, enseignant et chercheur en géomorphologie à l’Université de Fribourg. C’est que le sol de la région est constitué de moraine (charriée par le glacier du Rhône) qui contient des argiles lui donnant une certaine imperméabilité. Plus profondément se trouve du gypse, tendre et soluble. Sous l’effet de la pluie et des infiltrations, ce gypse s’est peu à peu dissous. Résultat: la couche de moraine s’est affaissée, voire effondrée, pour former un trou. Dans le jargon: une doline.

Un lac encore jeune

Le lac des Joncs est constitué de deux dolines, si proches l’une de l’autre qu’elles forment un double entonnoir bouché – une «ouvala». Jamais exploré, le fond de la doline la plus abrupte, au sud, se situe à environ 22 mètres de la surface, l’autre doline, au nord, plonge à 8 ou 12 mètres. «Toutes deux témoignent de la présence de ce gypse vieux de 250 millions d’années. On n’en voit affleurer qu’à de rares endroits, notamment à la Gypsera», relève Luc Braillard, qui travaille avec son collègue Quentin Vonlanthen à un inventaire des géotopes d’importance cantonale, sur mandat du Service des forêts et de la nature.

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