Feu vert pour la zone Plein Sud
L’Exécutif staviacois a défendu son campus industriel, dont le développement est confié au groupe Orllati
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Chantal Rouleau
25 mai 2023 à 04:01
Estavayer » Un pas en avant a été fait pour le projet de campus industriel à Estavayer. Le parlement local a accepté (38 oui, 17 non, une abstention), lors de sa séance mardi soir, l’octroi d’une délégation de compétences pour la signature de droits distincts et permanents (DDP) en faveur de la société Orllati Real Estate SA (ORE SA), selon les termes d’un contrat-cadre. L’entreprise vaudoise sera responsable du développement de la zone industrielle Plein Sud, une surface de plus de 70 000 m2 appartenant depuis 2012 à la commune et qui est toujours en friche (La Liberté du 10 mai).
L’approbation de la proposition communale n’a pas coulé de source. Le syndic Eric Chassot a dû défendre bec et ongles son projet devant un parlement sceptique qui a débattu durant une heure. Les autres objets soumis au législatif mardi soir ont également fait l’objet de critiques (lire ci-après).
«Je suis arrivé avec la boule au ventre, je m’attendais largement à perdre», confie Eric Chassot en aparté au terme de la séance. Et d’ajouter: «J’ai donné tout ce que j’ai pu pour expliquer mes convictions. C’est le rôle du Conseil communal d’avoir une vision pour les générations futures.»
Pour rappel, le projet permettra, après plusieurs années, la création d’un campus industriel. Des bâtiments de différentes tailles sont prévus, ainsi qu’un hôtel logistique avec des services partagés comme un restaurant ou encore un parking. Les règles de collaboration entre la commune et ORE SA sont régies par un contrat cadre stipulant notamment que la zone doit accueillir en moyenne 40 emplois par hectare. La commune aura en outre un droit de veto sur les sociétés accueillies en donnant la priorité aux entreprises de la région. Les autorités espèrent donner le premier coup de pioche en 2024.
Demande de renvoi
Le premier affrontement a eu lieu avant même les débats, puisqu’il y a eu une demande de non-entrée en matière, qui a finalement été refusée par 32 voix contre 25. «La mise en valeur de la zone Plein Sud occupe notre Conseil communal depuis plusieurs années. Son changement de stratégie est surprenant. Il s’agit d’une décision importante, et les informations ne sont pas claires. Nous avons besoin d’un temps de réflexion plus long», conteste Gilles Borgognon, qui demande, au nom du Groupe indépendant, le renvoi du message. Il est soutenu par le PLR, le Groupe Vernay ainsi que le groupe PS-Les Verts.
Pour le syndic, il ne s’agit pas d’une décision précipitée. «Nous travaillons sur ce dossier depuis deux ans. Cette zone dort depuis dix ans. Il n’y a pas d’urgence? Oui. Il y a des entreprises qui attendent. Cette zone est vide, et des sociétés locales veulent s’y installer», argumente l’élu en haussant le ton. Selon ce dernier, trois entreprises (dont deux staviacoises) seraient actuellement intéressées à s’installer dans la zone industrielle. Les autorités attendaient l’approbation du projet par le parlement pour discuter de leur possible intégration au campus.
Le choix d’ORE SA comme développeur a aussi été discuté. «Je suis surpris qu’il n’y ait pas, dans notre canton, une entreprise générale pour réaliser ce beau défi», regrette le conseiller général Michel Zadory (udc).
Eric Chassot informe que deux développeurs ont manifesté leur intérêt, dont aucun Fribourgeois. «Nous avons demandé des références, qui ont été unanimes. Selon celles-ci, ORE SA est une entreprise fiable. Nous avons choisi celle qui nous paraissait la meilleure», insiste le syndic, qui rappelle qu’il ne s’agit pas d’une vente exclusive à ORE SA mais d’une demande de délégation de compétences envers le Conseil communal pour poursuivre ce projet étape par étape avec la signature de DDP.
Après plusieurs années d’attente sans arriver à valoriser cette parcelle, le Conseil communal staviacois espère avoir trouvé la bonne stratégie pour faire vivre cette zone. Cette dernière est, rappelons-le, classée d’importance cantonale dans le plan directeur cantonal de 2018.
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