Eleveurs de cabris cherchent débouché

Covid-19 » A Grandvillard, l’éleveur caprin François Jaquet, de la société La Cabriolle SA, est catastrophé. Il a dû donner à des amis et brader auprès d’une boucherie alémanique les 80 cabris qu’il vendait habituellement à un boucher en contact avec plusieurs grands restaurants de la Riviera. Ces jeunes animaux sont souvent «un mal nécessaire», comme l’expliquent plusieurs éleveurs, afin que les chèvres continuent à produire du lait. Leur vente ne rapporte la plupart du temps pas grand-chose, tant les prix sont bas et cette viande méconnue en Suisse. Un des seuls moments de l’année avec une forte demande est à Pâques, où le cabri est un plat traditionnel.

Mais voilà, avec la pandémie de coronavirus, les établissements ont fermé et l’interdiction des rassemblements de plus de cinq personnes condamne les grands repas familiaux. Une situation dont certains éleveurs ont pu s’accommoder tandis que d’autres rament.

Plusieurs pistes explorées

François Jaquet estime ses pertes à 10 000 francs. Il ajoute avec humeur que la concurrence étrangère, avec la viande de cabri déjà importée en Suisse, ne lui a pas facilité les choses. Mêmes difficultés pour un grand éleveur de Villargiroud, Sébastien Berset, qui possède 200 cabris. Il les écoulait d’ordinaire auprès d’un engraisseur tessinois qui les a refusés cette année à cause de la crise sanitaire. «Les premiers sont quand même partis sans trop de problèmes il y a deux semaines, mais la demande diminue. Ce marché est déjà compliqué en temps normal.» Lui-même va garder une cinquantaine de cabris pour renouveler son troupeau et a pu en vendre une septantaine à des collègues dans le même but grâce à des annonces dans des journaux agricoles.