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District de la Veveyse

Châtel-Saint-Denis perd son syndic

Le syndic Damien Colliard a été tracé par des membres de son propre parti. Son éviction surprend

Dépouillement et vote à Châtel-St-Denis Photo Lib/Charly Rappo, Châtel-St-Denis, 07.03.2021Charly Rappo / La Liberté

Stéphane Sanchez

Stéphane Sanchez

8 mars 2021 à 01:53

Temps de lecture : 1 min

Désaveu » Damien Colliard perd son fauteuil au Conseil communal de Châtel-Saint-Denis. Avec 651 suffrages, il finit au quatrième rang, alors que son parti, l’UDC-PAI, ne compte que trois sièges. Quinze ans à l’exécutif, cinq à la syndicature, biffés en un jour. «Ce n’est pas la catastrophe. C’est la vie, c’est le risque», dit-il, philosophe. «Je savais qu’un syndic réalise souvent un moins bon score, mais je suis content du soutien de la population. Ce n’est pas elle qui est fâchée contre moi.»

Le candidat agrarien le dit tout net: «Ma non-élection est due à une frange de l’UDC-PAI. Je suis issu du PAI (Paysans, artisans et indépendants) et bien ancré dans ce parti. C’est l’élection du l’UDC au détriment du PAI. Il y a eu une menée contre moi. Je ne pense pas que ce soit lié à mon adhésion au développement de Châtel-Saint-Denis. C’est plutôt une question de personnes, je crois. Il y a des jalousies. Ils ont réussi leur coup.»

Le parti, malgré un score en légère baisse (33% des suffrages contre 34,9% en 2016), gagne ses trois sièges en plein: il y installe Roland Mesot, député, ancien président du Grand Conseil et de l’UDC cantonale, Chantal Honneger, vice-présidente du Conseil général, ainsi que le conseiller communal sortant Thierry Bavaud.

«Il n’y a pas eu de menée»

«Je ne m’attendais pas à finir premier», confie Roland Mesot. «Je regrette la non-élection de Damien Colliard à titre personnel, et aussi en tant que président de la commission électorale de la section», poursuit-il. «C’est à se demander s’il ne paie pas, en tant que syndic, pour le mécontentement de la population. Il a été tracé par des membres du parti, c’est sûr, mais j’en ignore la raison. Et pour moi, il n’y a pas eu de menée. L’analyse est difficile. C’est un peu tôt.» Mais plusieurs sources font état de «consignes» émises contre le syndic, jugé insuffisamment présent.

Le PS progresse

Au reste, l’Union ouvrière-Parti socialiste confirme sa position de deuxième parti du chef-lieu, en engrangeant 27,9% des suffrages, soit 1,4 point de plus qu’en 2016. «Je suis ravie: nous avons consolidé notre troisième siège», se félicite la présidente de la section châteloise, Nicole Tille, en rappelant que le parti porte l’écume verte de Châtel-Saint-Denis. La conseillère générale accède elle-même à l’exécutif, aux dépens du sortant Gabrielle Della Marianna. Les deux autres sortants se placent dans le top 3 du classement. Au passage, Nicole Tille regarde la non-élection de Damien Colliard comme le fruit d’une «guerre intestine»: «C’est navrant. Un engagement de longue date, qui n’est pas reconnu au sein même de son parti.»

PDC et PLR stables

Le PDC-Le Centre, avec 22,6% des suffrages, progresse de 0,6 point par rapport à 2016. Il reconduit confortablement Charles Ducrot, vice-syndic, et Jérôme Allaman. «L’objectif, c’était trois sièges, mais je suis content», confie le président de la section châteloise, Nicolas Genoud. Qui commente la stratégie agrarienne: «Je suis surpris. Mais c’est leur choix. Il faudra qu’ils assument.»

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