Logo

District de la Glâne

Ces syndics mal-aimés

Les urnes ont sanctionné les syndics de manière inhabituelle. Eclairage sur ce phénomène

Une huitantaine de personnes ont participé à l'"Atelier enjeux" en vue de l'élaboration du Plan directeur régional de la Veveyse, que l'association des communes du district, l'ACV, devra mettre en oeuvre dès 2023. Damien Colliard, syndic de Châtel-Saint-Denis Photo Lib/Alain Wicht, Châtel-Saint-Denis, le 06.03.2021Alain Wicht/Alain Wicht/La LibertŽ

 Stéphanie Buchs

Stéphanie Buchs

9 mars 2021 à 22:22

Temps de lecture : 1 min

Elections » Les urnes n’ont pas été tendres avec les syndics fribourgeois lors des dernières élections. Certains sont les moins bien élus de leur exécutif et d’autres ont carrément mordu la poussière en passant à la trappe. Si aucun chiffre précis n’est pour l’instant disponible, l’ampleur du phénomène semble toutefois nouvelle.

Constat que confirme Gérald Mutrux, chef du Service des communes: «Nous ne disposons pas encore des statistiques, mais j’ai aussi constaté cette tendance. Je pense que c’est un phénomène nouveau. Je n’ai pas souvenir que les syndics aient été maltraités dans les urnes dans une ampleur comparable.»

Une trentaine de syndics

Selon nos premiers pointages, près d’une trentaine de syndics sont concernés par ce phénomène; soit ils ressortent mal élus, arrivant en queue de peloton de leurs exécutifs respectifs, soit ils ne parviennent pas à obtenir un siège. L’exemple le plus marquant se trouve dans une capitale de district: Damien Colliard, syndic de Châtel-Saint-Denis n’a pas été réélu.

Au-delà des histoires propres à chaque commune où certains dossiers peuvent mettre les autorités dans des situations délicates, comment expliquer ce phénomène de manière plus générale? Gérald Mutrux donne quelques pistes. «La fonction de syndic a toujours été la plus exposée au sein d’un exécutif. Quand il y a des problèmes dans une commune, c’est souvent lui qui monte au front et c’est souvent lui qui devient le réceptacle de l’animosité quand il y en a.» Il estime par ailleurs que la fonction de syndic a perdu de son aura: «Il est loin le temps où le curé, le syndic et l’instituteur étaient des notables respectés.»

«Les citoyens sont devenus plus critiques, c’est positif, mais en même temps on tend aussi vers une société plus individualiste», relève Gérald Mutrux. Ce qui complique la tâche. Un syndic doit trouver un équilibre entre la réponse qu’il doit amener au problème rencontré par un citoyen et le bien commun qu’il doit défendre.

L’art de communiquer

Il met aussi le doigt sur un problème de communication qui se présente dans certaines communes: oser affronter une assemblée communale, savoir présenter les décisions avec ouverture et ne pas prendre pour soi les critiques sont des compétences et des traits de caractère essentiels. «La fonction de syndic n’est vraiment pas facile. Si vous êtes susceptible, par exemple, ce sera plus difficile.» Toujours dans le domaine de la communication, le syndic doit être capable d’expliquer les décisions, de les vulgariser: «Les citoyens ont besoin de comprendre les décisions pour les accepter.»

Ce contenu provient de notre ancien site web. Il est possible que sa mise en page ne soit pas idéale. En savoir plus